Jusqu’à présent seule la droite était très sévère à l’égard du ministre de l’Intérieur mais depuis la publication par Libération, dans son édition du 21 juillet, d’une enquête intitulée « Des failles et un mensonge », dans lequel Bernard Cazeneuve est accusé d’avoir « au minimum, travesti la réalité », le ministre se trouve dans une situation délicate.
Le gouvernement a-t-il menti ?
L'attaque à Nice perpétrée par Mohamed Louhaiej Bouhlel qui a fait 84 morts a mis en lumière des failles de sécurité, des failles que le gouvernement tente de minimiser au maximum. Mais l’enquête de Libération a mis de l’huile sur le feu en accusant le gouvernement de mensonge. « La communication du gouvernement a au moins travesti la réalité », écrivent nos confrères.
Quand Bernard Cazeneuve indique que « des véhicules de police rendaient impossible le franchissement de la promenade des Anglais », pour Libération c’est totalement faux. Selon leurs propres sources, seuls deux policiers municipaux étaient présents sur la promenade des Anglais, au moment des faits. « Une des missions du premier flic de France est de protéger l’Etat de droit », écrit Johan Hufnagel dans Libération le 20 juillet sommant le ministre l’Intérieur de s’expliquer.
Cazeneuve doit-il démissionner ?
La publication de cette enquête a fait grand bruit et a été un nouveau prétexte pour la droite pour réclamer la démission du ministre. « Désormais, la question de la démission du ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, est inévitablement posée », a estimé Georges Fenech, député du Rhône et président de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats de 2015.
Un avis partagé par la direction du Front national : « Gouverner c’est prévoir : Bernard Cazeneuve n’a pas su le faire, il doit démissionner », a affirmé sur RMC David Rachline, maire de Fréjus et sénateur du Var. « Si @libe dit vrai, et qu'aucune voiture de la police nationale ne bloquait la Promenade des Anglais, Cazeneuve doit démissionner », a tweeté Steeve Briois, le maire FN d'Hénin-Beaumont.
A la sortie du Conseil de sécurité et de défense qui s'est tenu le 22 juillet à l'Elysée, François Hollande a tenu à défendre son ministre et lui a renouvelé toute sa confiance. Mais jusqu’à quand ?