L’autoroute A1, l’une des principales artères routières de France, pourrait bientôt voir circuler moins de poids lourds. La raison ? Une nouvelle taxe envisagée par l’État, qui suscite déjà de vives réactions parmi les professionnels du secteur.
Autoroute A1 : une nouvelle taxe fait son apparition
Un impératif écologique et économique
L'État envisage d'instaurer une taxe spécifique pour les poids lourds empruntant l'autoroute A1. Derrière cette décision se cachent des motivations écologiques : réduire la circulation des camions pour favoriser le transport par voies ferroviaires ou fluviales. Mais ce n'est pas tout. Cette taxe pourrait également servir à financer le canal Seine-Nord, un projet d'envergure destiné à faciliter le transport de marchandises en dehors des routes. Selon certaines sources, si cette taxe est adoptée, elle pourrait concerner jusqu'à 26.000 poids lourds parmi les 200.000 véhicules circulant quotidiennement à l'entrée de Lille.
Les transporteurs sont déjà sur le qui-vive. Nombre d'entre eux estiment que si une telle taxe voit le jour, ils seront contraints de délaisser l'A1. Un routier confie à BFM Grand Lille : « Si mon patron me dit d'éviter l'A1 au maximum, on évitera l'A1 ». Mais contourner cette autoroute ne sera pas une mince affaire, compte tenu des nombreuses restrictions de circulation sur les routes nationales et départementales.
Des répercussions sur certains usagers de l'autoroute
L'histoire nous rappelle que toute tentative de taxation des poids lourds est un sujet épineux. En 2007, le Grenelle de l'Environnement avait envisagé une éco-taxe pour le transport routier, provoquant la colère des « bonnets rouges » en 2013. Aujourd'hui, bien que l'objectif soit louable, la mise en place d'une telle taxe sur l'A1 soulève de nombreuses interrogations. Les transporteurs mettent en avant les conséquences économiques d'une telle mesure. David Sagnard, dirigeant d'une société de transports dans le Nord, souligne que le coût supplémentaire induit par cette taxe sera inévitablement répercuté sur le consommateur.
De plus, le transport fluvial, bien que moins polluant, est également plus complexe et coûteux. Pour Yvan, routier depuis 34 ans, transporter de la viande par voie fluviale est tout simplement « impossible » en raison des normes d'hygiène strictes. En somme, si la taxe sur les poids lourds de l'A1 vise à accélérer la transition écologique, elle ne manquera pas de susciter de vifs débats. Entre impératifs écologiques et réalités économiques, le chemin vers une solution consensuelle s'annonce sinueux.