François-Xavier Bellamy a répondu à Ursula von der Leyen lors du discours sur l’état de l’Union européenne. Sa réplique pointe le décalage entre les ambitions de la Commission européenne et la réalité quotidienne des citoyens.
Bellamy : « Nous ne relancerons pas notre économie en augmentant une ‘immigration qualifiée’ »
Un discours contradictoire avec celui de la Présidente
Mercredi 13 septembre, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a livré son discours annuel sur l'état de l'Union. L'occasion pour elle de dresser un bilan et de préparer le terrain avant les élections européennes. Mais si l'optimisme était au rendez-vous de son côté, la réalité semblait tout autre pour François-Xavier Bellamy, du Parti populaire européen, qui a vivement réagi à ses propos.
François-Xavier Bellamy commence fort son discours : « Au moment où nous nous parlons, le Secours populaire annonce que 20% des Français vivent à découvert ». Un coup de semonce contre l'image de prospérité européenne dépeinte par la présidente de la Commission. Pour Bellamy, cette Europe décrite n'existe tout simplement pas. La preuve ? « Une personne sur trois se prive d'un repas pour tenir » en Europe. Des millions ne peuvent plus payer leur énergie. Pour lui, « malgré ce retour de la pauvreté, la Commission n'aura cessé de multiplier les contraintes sur ceux qui travaillent et produisent en Europe ».
Bellamy insiste sur des sujets majeurs
Bellamy n'ignore pas la question écologique, mais il pointe du doigt les contraintes imposées par des directives européennes. « La directive énergétique sur les bâtiments aggravera la crise du logement. La stratégie Farm to fork fait baisser la production alimentaire. » Il interpelle aussi sur la question du nucléaire, une source d'énergie décarbonée qu'il estime négligée : « toujours pas un mot sur le nucléaire, première source d'énergie décarbonée et accessible en Europe ». Une autre critique majeure porte sur la politique migratoire. Bellamy conteste l'idée de relancer l'économie via une "immigration qualifiée". Selon lui, le véritable défi est de « qualifier ces millions de jeunes qui sont encore aujourd'hui loin de l'emploi ». Et il ne mâche pas ses mots sur le sujet démographique : «La seule réponse à l'hiver démographique en Europe, c'est de soutenir les familles, non de déstabiliser plus encore nos pays»
.Pour Bellamy, il ne s'agit pas seulement de critiquer mais aussi de proposer : « En nous appuyant sur elles [les familles], en libérant les talents, l'énergie, la culture et le savoir qui font la sève de nos pays, oui, l'Europe peut retrouver sa prospérité et son rayonnement ». Selon lui, l'urgence est de « ne plus fermer les yeux sur la réalité » et de revoir en profondeur les orientations actuelles de l'Union Européenne.
Les réactions des autres partis montrent que le discours de Bellamy ne laisse personne indifférent. Tandis que les socialistes dénoncent un manque de dimension sociale dans le discours de von der Leyen, les libéraux de Renew Europe y voient une vision plus équilibrée. La bataille pour l'Europe de demain est en marche, et François-Xavier Bellamy vient de poser ses pions sur l'échiquier.