BLACK FRIDAY en Libye

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Par Philippe Bapt Modifié le 30 novembre 2017 à 10h31
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Je me souviens de mon premier acte à caractère politique. C'était en 1987. A l'époque, élève en troisième au collège du centre ville de Toulouse, je passais chaque mercredi au marché place du Capitole à Toulouse. Au milieu de ce marché de plein vent mais pas maraîcher, il était commun de se procurer les ancêtres des pin's: les badges.

A l'époque le FN fait des siennes, avec ses idées rances arrivant à l'assemblée nationale. Mon premier badge hors groupe de rock fut alors: une main blanche serrant une main noire. Je ne voulais pas seulement le trop marketé "touche pas à mon pote".
La race humaine comme unique, indivisible. Oui j'étais déjà comme ça à 15 piges.

Alors en me plongeant dans mes cours d'histoire j'appris que malgré le décret d'abolition de l'esclavage du 27 avril 1848 (IIeme République) il faudra attendre la fin du siècle pour que l'esclavage stoppe jusqu'aux Antilles.
Aux Etats-Unis, le treizième amendement à la constitution du pays pris en décembre 1865, reconnaît l'abolition de l'esclavage dans tous les Etats de l'Union.

La statue de la Liberté fin du XIXeme siècle,cadeau de la France, célébre le centenaire de l'indépendance des États-Unis et l'abandon de l'esclavage. Au XXeme siècle quasi tous les pays du monde actent l'abolition de l'esclavage. Et?... Quid de la condition des humains et noirs en particulier? Ben la réalité est sensiblement différente des "déclarations": en quelques mots et dates( je ne suis pas historien), il faudra attendre le civil right act de 1964 outre Atlantique pour endiguer la ségrégation raciale.(mais en 2016 l'élection présidentielle remet en selle les supprémacistes blancs). En 1975, Coluche ironisait dans son sketch "le blouson noir": "L'homme est égaux [...] Il y aura des hommes blancs, des hommes noirs, des hommes jaunes, des hommes grands, des hommes petits, des hommes beaux, des hommes moches et tous seront égaux, mais ce sera pas facile !"

Et puis il a dit : " Y en a même qui seront noirs, petits et moches et pour eux ça sera très dur."

En Afrique du Sud il aura fallu attendre 1990 pour que l'apartheid cesse. La fin de cette exploitation...

Ben non. Aujourd'hui? En Libye, après la chute du régime dictatorial de Kadhafi, tant voulu par notre cher ex-président Paul Bithmut, des marchés aux esclaves noirs ont repris. La CNN en a filmé des images. A trois heures d'avion de Paris. A nos portes. Et au final, aucune marche, manifestations d'ampleur! Quelques articles, quelques ouvertures de 13h et 20h. Cependant moins toutefois que pour les Paradise paper. Mais bordel! Sans être un droitdelhommiste acharné il n'y a donc aucune conscience de notre avenir commun? De notre sort commun?

On nous bassine, à raison, avec notre avenir commun en termes d'environnement de régulation de dépenses d'énergie pour le bien de l'humanité mais quid de notre avenir commun d'humains? Ce qui, au final ne s'est jamais arrêté sur la planète, s'avère se passer à nos portes! Qui s'offusque?
Ce sont seulement des noirs? Ok les nations unies sont intervenues.

Mais comment vouloir en France déclarer l'égalité hommes femmes cause du quinquennat si l'on ne réagit pas plus qu'en déclarant, à juste titre, ce trafic d'humains " de crimes contre l'humanité". Nous, citoyens, devons agir pour faire valoir nos valeurs.
Nous français ouverts sur le monde, touristiquement, économiquement, virtuellement, journalistiquement, donneur de leçons perpetuels sur les droits de l'homme à toute la planète et là...? Le vide ou presque!
Je ne tiens pas là de discours populiste. Mais j'ai une question. Que font nos philosophes médiatiques si prompts à réagir: Finkelkraut, Onfray, BHL, Ferry ?

Le premier préfère déconner sur l'affaire #Weinstein . Le second se veut le chantre d'une gauche et reste muet sue cette question; le troisième défend Frédéric Azziza c'est tellement plus porteur...quand on s'est pris pour qui on est pas....en Libye justement! Et le quatrième préfère s'exprimer sur les"15% de quartiers pourris" d'après lui qui font baisser le niveau d'éducation en France.

Ces personnages publics écrivains et soit disant philosophes( "Personne qui recherche les raisons des choses et en particulier leurs raisons dernières, personne qui réfléchit sur le sens de la vie humaine") me font rendre tripes et botaux par leur silence assourdissant.

Il est tellement plus facile de se lancer sur des diarrhées verbales assurant buzz donc audiences!

En ces temps de Black Friday, symbole du consumérisme à outrance, le nom de cette opération commerciale résonne mal en moi!

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Philippe BAPT est un communicant. Diplômé de Novancia Business School en management marketing digital et événementiel, il exerce sa passion comme chargé de communication et consultant chargé de projets.Sa seconde passion la « chose publique » l’amène très tôt dans le champ associatif : social, culturel et sportif. Puis il sera élu local d’une commune de la première couronne de la ville rose de 2008 à 2014. Président de club de rugby, puis d’un groupement d’employeurs et administrateur d’un théâtre-centre culturel, ces différents postes lui confèrent  une expertise dans ces domaines.Retiré du strict jeu politique, il n’en demeure pas moins attentif à l’évolution de l’actualité et devient éditorialiste dans divers médias locaux et régionaux, dès la rentrée 2014. Ses sujets de prédilection : le « jeu » politique, les répercussions économiques et sociales, la recomposition du paysage politique français. 

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