Récapitulatif de l'interview politique de Chems-Eddine Hafiz par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio
Lors d'une récente interview avec Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, a abordé de nombreux sujets. Des relations franco-algériennes à l'antisémitisme en passant par le voile et la fin du Ramadan, le recteur a livré son point de vue sur diverses questions. Voyons ensemble ce qu'il en ressort.
Ramadan et liberté d'expression
Au sujet du condamné Boualem Sansal, Hafiz a insisté sur le besoin de clémence et de pardon pendant le Ramadan. "Je le dis et je le répète, j’appelle de mes vœux la grâce de Boualem Sansal" a-t-il déclaré. Il a également abordé la question de la liberté d'expression et de sa relation avec la modération de la justice algérienne. Il a soulevé la question de la discrimination, notamment en ce qui concerne l'accès à l'avocat français d'origine juive, François Zimeray, au dossier Sansal. "C'est faux. Personne, sous l'autorité du président Tebboune, n'a refusé son entrée parce qu'il est juif", a-t-il déclaré.
Il a également réussi à défendre l'image du président algérien qu'il connaît personnellement et a illustré ses propos en parlant du cas de Patrick Bruel, qui a pu se rendre sans encombre en Algérie. "On essaie de faire passer le président pour un antisémite, c'est injuste", s'est indigné Hafiz.
Politiques d'immigration et antisémitisme
Hafiz a également commenté sur la politique d'immigration de l'Algérie et la question des ressortissants algériens en France. Il a critiqué la vision biaisée des procédures d'expulsion, soulignant que l'Algérie n'est pas le seul pays à ignorer les obligations de quitter le territoire français (OQTF). Il a vivement recommandé un traitement plus équilibré et apaisant de ces situations.
À propos de l'antisémitisme en France, le recteur a affirmé: "Ce ne sont pas des musulmans qui les commettent au nom de la religion. Ce sont des antisémites. Des haineux". Il a rappelé le rôle de la Grande Mosquée de Paris dans la protection des Juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale et a réitéré son engagement pour le dialogue interreligieux.
La résurgence de la foi et le sujet du voile
À propos de la fin prochaine du Ramadan, Hafiz a parlé de la résurgence de la ferveur religieuse. "Depuis la fin du Covid, il y a un véritable engouement pour la spiritualité", a-t-il révélé. Il a également noté une augmentation significative de la fréquentation de la Grande Mosquée de Paris, corroborant ce phénomène.
La question du port du voile a également été abordée, Hafiz affirmant que la "liberté religieuse est totale, sauf lorsqu'il y a atteinte à l'ordre public". Il insiste sur le fait que le voile n'est pas une obligation stricte dans le Coran et que les musulmans sont respectueux des lois.
Islamisme et discrimination quotidienne.
Hafiz a été très clair sur son positionnement face à l'islamisme: "L'islamisme menace la République". Cependant, il insiste sur la facture entre islam et islamisme, ce dernier étant une idéologie politique et potentiellement dangereuse. Il a également pointé la discrimination quotidienne en France, particulièrement envers les musulmans, et a appelé à une fin des attaques infligées à la communauté musulmane.
En résumé, l'interview de Chems-Eddine Hafiz par Jean-Jacques Bourdin a couvert une multitude de sujets, fournissant un éclairage précieux sur l'état actuel des affaires sociopolitiques en France et dans les relations franco-algériennes.
L'entretien complet est à réécouter sur Sud Radio