Avec la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, de nombreuses voix se font entendre pour réformer les institutions malades de l’Europe. Selon certains, il faudrait construire une nouvelle Europe, qui donne une large place aux peuples.
Un mépris de la classe politique pour le peuple
Le Brexit risque de donner beaucoup de crédit aux partis populistes européens. En France, Marine Le Pen n’a pas caché sa satisfaction. La classe politique française s’est donc vite empressée d’expliquer qu'il fallait réfléchir à une autre manière de construire l'Europe. Une Europe qui prendrait davantage appui sur le peuple. C’est ce qu’a laissé entendre le candidat à la primaire de la droite, Bruno Le Maire, au micro de RMC.
« Pour moi la vraie bonne réaction, c'est de comprendre que l'Europe ne peut plus se faire sans les peuples et qu'à force d'avoir ignoré les peuples, les peuples se vengent », a lancé l’ancien secrétaire d'État aux Affaires européennes. « C'est le non à une certaine oligarchie, le non à une certaine Europe qui ne veut absolument pas écouter ce que disent les peuples. »
Cela sous-entend-il que les peuples ont clairement été oubliés au cours de cette longue construction européenne ? On se souvient qu’à l’occasion du référendum sur la Constitution européenne organisé en France en 2005, les Français avait voté « Non ». Un vote qui n’avait pas été respecté par Nicolas Sarkozy, qui avait fait ratifier le traité de Lisbonne, en décembre 2007, sans tenir compte de l’avis des Français.
L’avis des Français a été bafoué
Cette attitude de mépris à l’égard du peuple a été une erreur, selon Bruno Le maire. « J'étais favorable à ce traité. C'était une erreur. Je l'ai reconnu dans le livre que j'ai écrit il y a quelques mois : c'était une vraie erreur politique », a-t-il expliqué. « En 2005, les Français ont voté 'non'. Ils ont dit : 'voilà, la construction européenne, son orientation, ça ne nous convient pas'. Qu'est-ce que les responsables politiques ont fait ? Ils ont poursuivi exactement dans la même direction. Ils ont bafoué le vote du peuple, parce qu'on s'est dit que dans le fond, le peuple, il ne comprend rien à l'Europe, c'est beaucoup trop compliqué pour lui. Il a voté 'non', très bien, mais on va continuer quand même par une autre voie. On va contourner le peuple. »
Le discours dit « populiste » attire à lui de plus en plus d’auditeurs et, à en croire cet ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin, les différents partis de gouvernement en porteraient la plus grosse responsabilité. Une prise de conscience dont les Français ne pourront que se féliciter.