Budget 2025 : le Sénat tranche

L’adoption du budget 2025 par le Sénat soulève des interrogations sur les priorités financières du gouvernement. Entre austérité et besoins urgents, le texte divise la classe politique.

Adelaide Motte
Par Adélaïde Motte Publié le 24 janvier 2025 à 10h43
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Le 23 janvier 2025, le Sénat a approuvé le projet de loi de finances pour l’année 2025, marqué par des choix budgétaires controversés. Malgré un déficit persistant, le texte prévoit une augmentation du nombre de fonctionnaires et des économies ciblées.

Le parcours législatif du budget 2025

Adopté à une large majorité (217 voix contre 105) au Sénat, le projet de loi de finances pour 2025 doit désormais franchir de nouvelles étapes. Une commission mixte paritaire réunissant sénateurs et députés se tiendra le 30 janvier pour harmoniser les divergences entre les deux chambres. Ensuite, le texte sera soumis à un dernier vote à l’Assemblée nationale début février.

Le gouvernement espère soumettre la version finale à l’Assemblée nationale début février. Cependant, l’absence de majorité absolue au sein de cette chambre complique la tâche de François Bayrou, qui devra compter sur l’abstention ou le soutien de certains groupes politiques, notamment les socialistes. Si le texte échoue à être adopté, le gouvernement pourrait recourir à un mécanisme exceptionnel prévu par la Constitution.

En l’absence d’un budget définitif, la France opère actuellement sous une loi spéciale de finances, une mesure exceptionnelle qui limite les marges de manœuvre du gouvernement. Les budgets de 2024 ont été reconduits sans modification, ce qui met certains ministères, notamment celui des Armées, en grande difficulté.

Un budget, des priorités

Le budget 2025 se distingue par l’abandon des suppressions de postes dans l’éducation nationale, une mesure saluée par certains mais jugée insuffisante par d’autres. Enfin, certains regrettent que les suppressions de postes dans la fonction publique concernent systématiquement l'enseignement et la santé. De nombreux postes administratifs pourraient pourtant être supprimés, surtout si, comme le demandent les entreprises, les industries et l'agriculture, la réglementation française était allégée.

Cependant, pour financer ces dépenses, des économies importantes sont réalisées ailleurs. Les prestations sociales subissent des ajustements ciblés Des réductions budgétaires touchent également certains ministères, dont celui de l’Écologie, une décision critiquée par les défenseurs de la transition énergétique. En parallèle, le gouvernement insiste sur la nécessité de maîtriser les dépenses publiques pour contenir le déficit.

La gauche regrette une insuffisante taxation

Sur le plan fiscal, le texte ne prévoit aucune modification des dispositifs fiscaux applicables aux grandes fortunes ou au capital. Ce choix est fortement critiqué par des figures de l’opposition, comme la députée communiste Elsa Faucillon (PCF), qui dénonce une absence d’efforts pour taxer davantage les plus riches. Selon elle, ce budget reflète une politique « de superaustérité » qui aggrave les inégalités sociales et laisse de côté les familles en difficulté.

Les économies et les défis financiers

Face à un déficit qui continue de croître, le gouvernement s’efforce d’afficher des économies significatives. Toutefois, ces efforts ne sont pas répartis de manière équitable selon certains observateurs. Les critiques se concentrent particulièrement sur la réduction des services publics. Par exemple, malgré l’augmentation prévue des effectifs dans l’éducation, d’autres secteurs, comme la santé, restent sous tension, avec des moyens jugés insuffisants pour répondre aux besoins croissants de la population. Pourtant, les dépenses de la France par habitant pour le secteur de la santé sont supérieures à la moyenne européenne. En revanche, le système de santé français comporte quelques défauts difficiles à corriger.

Le texte intègre également des mesures de rationalisation des dépenses dans les collectivités locales. Ces dernières, confrontées à des réductions de dotations, dénoncent une pression financière accrue qui risque de limiter leur capacité à investir et à maintenir des services de proximité. Les collectivités territoriales estiment être la variable d'ajustement d'un gouvernement qui ne parvient pas à faire des économies dans les secteurs les plus évidents. Parmi ces secteurs, on peut citer la bureaucratie galopante ou les divers comités et agences dont l'utilité est difficile à prouver.

Adelaide Motte

Diplômée en géopolitique, Adélaïde a travaillé comme chargée d'études dans un think-tank avant de rejoindre Economie Matin en 2023.

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