Un vent de changement souffle sur le Canada. Après près de dix ans au pouvoir, Justin Trudeau (2015-2025) qui avait annoncé sa démission le 6 janvier 2025 – cède sa place de Premier ministre à Mark Carney.
Canada : qui est le successeur de Justin Trudeau ?

Mark Carney est le nouveau chef du Parti libéral (PLC) du Canada. Celui-ci a remporté haut la main l'élection du parti gouvernemental, dimanche 9 mars 2025.
Mark Carney succède à Justin Trudeau
Mark Carney n’a jamais été élu député ni occupé de fonction gouvernementale. Pourtant, le 9 mars 2025, celui-ci a été désigné chef du Parti libéral en recueillant pas moins de 85,9 % des suffrages du parti au pouvoir, succédant ainsi à Justin Trudeau. Économiste chevronné, il s’est bâti une solide réputation dans la finance mondiale. Passé par Goldman Sachs, il a dirigé la Banque du Canada entre 2008 et 2013, puis la Banque d’Angleterre jusqu’en 2020. Durant son mandat britannique, il a piloté la politique monétaire du pays en pleine tempête du Brexit. Reconnu pour sa gestion rigoureuse des crises financières, il est qualifié par certains observateurs comme l’un des meilleurs banquiers centraux de sa génération.
BREAKING: Former Bank of England governor Mark Carney to become new prime minister of Canada
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— Sky News (@SkyNews) March 9, 2025
Mark Carney est par ailleurs reconnu pour ses engagements en matière d’environnement, celui-ci ayant été mandaté envoyé spécial des Nations unies pour le financement de l’action climatique, un rôle qu’il met en avant pour promouvoir une relance économique axée sur les investissements verts. En pleine pandémie de Covid-19, il avait également été conseiller économique auprès de Justin Trudeau, contribuant ainsi à l’élaboration des plans de soutien financier aux entreprises et aux ménages.
Un Canada sous pression
L’arrivée de Mark Carney intervient dans un contexte particulièrement tendu pour le Canada. Sur le plan économique, le pays est confronté à une inflation galopante, à une crise du logement et à des tensions sociales croissantes. Et pour ne rien arranger à la situation, nos voisins outre-Atlantique sont également engagés dans un véritable bras de fer avec les États-Unis au sujet des tarifs douaniers entre les deux pays, Donald Trump ayant par ailleurs poussé la provocation jusqu'à son paroxysme en affirmant que le Canada « devrait devenir le 51ᵉ État américain ».
Face à ces provocations, Mark Carney s’est immédiatement présenté comme un rempart aux ambitions du président américain. Dès son discours de victoire, il a adopté un ton ferme : « Les Américains veulent nos ressources, notre eau, notre terre, notre pays. » Il a ajouté avec détermination : « Dans le commerce comme au hockey, le Canada gagnera. »
Sur le plan intérieur, Mark Carney prévoit de réduire drastiquement la taille du gouvernement, en formant un cabinet resserré de 15 à 20 ministres, contre 37 sous le mandat de Justin Trudeau, rapporte Radio-Canada. Cette initiative vise à redonner une image de rigueur à un Parti libéral affaibli par les critiques concernant sa gestion des dépenses publiques.
Des élections fédérales en octobre 2025
Dans ce contexte, Mark Carney est plus qu'attendu au tournant. Son expertise économique impressionne, mais son manque total d’expérience parlementaire inquiète. Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur, n’a pas manqué de tacler le nouveau premier ministre canadien en le qualifiant de « technocrate déconnecté » des réalités du quotidien.
Face à cette pression, il devra prouver qu’il peut fédérer une majorité politique et apaiser les tensions sociales qui secouent le pays. Élu par intérim, les prochaines élections fédérales sont prévues pour le mois d'octobre 2025.