Alors qu’on apprenait cette semaine que Nicolas Hulot renonçait à se lancer dans la bataille de la présidentielle, Cécile Duflot pointe le bout de son nez. Mais sera-t-elle suivie par les militants ?
Cécile Duflot, candidate prudente et discrète
Nicolas Hulot incarnait un véritable espoir pour les Verts. Maintenant qu’il a clairement fait savoir qu’il renonçait à se représenter en 2017, c’est Cécile Duflot qui tente de tirer son épingle du jeu. Dans une lettre envoyée aux membres du parti que nos confrères d’Europe 1 ont pu se procurer, elle se présente comme une candidate sérieuse et probable. « Je me suis préparée », « j'ai réfléchi et travaillé », écrit l'écologiste. « Ça ne vaut pas blanc seing, mais ça ne mérite pas d'être balayé non plus ».
Pourquoi tant de prudence ? Cécile Duflot n’est-elle pas la candidate que son parti attend ? « Pour ce qui est des attaques personnelles, déstabilisations et menaces – auxquelles je sais que l'exercice expose et qu'il faut anticiper –, j'ai aussi bénéficié d'un entraînement particulier – même si fort peu agréable – ces derniers mois », lance-t-elle comme pour se protéger, à l’avance.
Souhaite-t-elle malgré tout organiser une primaire ? « Une primaire pousse les candidats à dire du mal des autres », estime-t-elle, avant d'évoquer sa « dimension fratricide et plombante ».
Rien n’est joué pour Cécile Duflot
Mais la partie ne semble pas du tout gagnée d’avance. De nombreuses personnalités d’EELV ne semblent pas convaincues par le discours et l’attitude de l’ancienne ministre de François Hollande. « Duflot nous dit : Soit vous me choisissez, soit je vous laisse tomber. C'est égoïste et déplorable », déplore un élu EELV, cité par Europe 1.
Afin de compter ses soutiens, l’ancienne patronne des Verts a lancé un site jesignepourlecologie.fr. « On verra s'il y a des centaines, des milliers, des dizaines de milliers de gens qui ont envie que l'écologie soit présente dans le débat de l'année qui vient », a-t-elle exposé sur France Inter. « Je veux que les idées et ce projet soit représentés » en 2017, a-t-elle ajouté. Mais il semblerait que ce site n’ait pas encore rencontré son public. Les adhésions ne se multiplient pas. La « dynamique collective » ne prend pas.
Il faut dire que le parti est à terre et les militants souhaitent du renouveau. Comment faire confiance à une femme qui les a jetés dans les bras des socialistes en 2011 pour regretter amèrement ce choix quelques mois plus tard ? Actuellement, il est difficile de savoir si l’écologie politique sera représentée en 2017.