Face à la montée de l’inflation, le département de Seine-Saint-Denis se lance dans une expérimentation audacieuse : le chèque alimentaire. Destiné à soutenir les plus vulnérables, ce dispositif vise à garantir un accès à une alimentation de qualité pour tous.
Chèque alimentaire : la Seine-Saint-Denis l’expérimente
Une initiative face à la crise alimentaire
Le chèque alimentaire, qu'est-ce que c'est ? C'est une réponse directe à l'inflation des produits alimentaires qui frappe durement les ménages les plus modestes. Le département de Seine-Saint-Denis, conscient de cette « bombe sociale », a décidé d'agir. Dans le cadre d'un appel à projets du gouvernement intitulé « Mieux manger pour tous », le département a élaboré un chèque alimentaire d'un montant de 50 euros par personne et par mois. Cette aide, destinée à environ un millier de personnes précaires, vise notamment les ménages en situation de précarité, certains étudiants, femmes enceintes et jeunes mamans. Pour Stéphane Troussel, président du conseil départemental, cette initiative est essentielle : « Chaque élu local constate à quel point la qualité des repas, notamment dans les cantines, devient un enjeu majeur pour tous les parents ».
Bénéficiaires et fonctionnement du chèque
Mais qui va bénéficier de ce chèque alimentaire ? L'expérimentation cible environ un millier de bénéficiaires : des ménages en situation de précarité, des étudiants, des femmes enceintes ou avec des enfants en bas âge. Chaque foyer recevra 50 euros par mois et par personne pendant six mois sur une carte type ticket restaurant, utilisable dans tous les commerces alimentaires. De plus, des bonifications financières seront accordées pour des achats durables. Par exemple, un achat de 10 euros dans un commerce durable pourra créditer 5 euros supplémentaires sur la carte. Cette initiative, qui débutera au 1er trimestre 2024, est accompagnée d'une sensibilisation à la nutrition et à la qualité alimentaire.
Selon les sources, le coût global de ce chèque alimentaire est estimé à 2,3 millions d'euros, dont la moitié serait prise en charge par l'État via le programme national « Mieux manger pour tous ». Ce programme a débloqué 20 millions d'euros pour soutenir des initiatives locales de lutte contre la précarité alimentaire. Cette expérimentation en Seine-Saint-Denis pourrait bien être un pas vers une vision plus large, une « Sécurité sociale de l'alimentation », permettant de garantir un approvisionnement alimentaire équitable et durable pour tous.