Austérité : le chèque énergie 2025 sacrifié par le gouvernement ?

Face à des réductions budgétaires annoncées par le gouvernement, le chèque énergie, soutien essentiel pour des millions de foyers, semble menacé

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Par Grégoire Hernandez Publié le 20 janvier 2025 à 13h00
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En 2025, les foyers modestes devront-ils faire face à une facture énergétique encore plus lourde sans le soutien du chèque énergie ? Les associations dénoncent une stratégie d’économie sur les plus précaires.

Chèque énergie : un dispositif en sursis ?

Le chèque énergie, créé en 2018, bénéficie chaque année à environ 5,7 millions de foyers français. Cette aide d’un montant compris entre 48 et 277 €, selon les revenus et la composition du foyer, est essentielle pour réduire les factures d’énergie ou financer des travaux de rénovation. Cependant, avec la suppression de l’envoi automatique en 2024, près de 500 000 foyers éligibles n’ont pas reçu cette aide.
Cette transition vers un système de demande volontaire, combinée à une absence de campagne de communication efficace, a aggravé le non-recours à ce dispositif. Pour 2025, le gouvernement prévoit de « réduire la voilure », comme l’a déclaré auprès de BFMTV le 15 janvier 2025 Amélie de Montchalin, ministre déléguée des Comptes publics, invoquant une baisse des prix de l’énergie et la fin du choc inflationniste. Cette justification suscite la colère des associations, qui rappellent que le montant du chèque est gelé depuis 2019 malgré une explosion des coûts énergétiques.

Le budget annuel consacré au chèque énergie, d'environ 900 millions d’euros, est en ligne de mire. Alors que les tarifs réglementés de l’électricité vont baisser en février 2025, les associations comme UFC-Que Choisir et le Cnafal dénoncent une logique d’économie sur les ménages les plus précaires.
Pour Antoine Autier, d’UFC-Que Choisir, la baisse des prix ne compense pas l’augmentation historique des factures depuis la crise énergétique. Selon lui, réduire le nombre de bénéficiaires ou le montant de l’aide revient à fragiliser davantage des foyers déjà vulnérables. Les associations pointent également l’absence de mesures structurelles pour limiter le poids des dépenses énergétiques dans les budgets des ménages modestes.

Des failles administratives qui aggravent le non-recours

La réforme de 2024 a révélé les difficultés administratives liées au chèque énergie. La disparition du fichier lié à la taxe d’habitation a empêché l’envoi automatique, forçant les foyers éligibles à utiliser une plateforme de réclamation en ligne.
Résultat : un million de bénéficiaires potentiels ont été exclus du dispositif et seuls 50 % ont effectivement fait une demande. En 2025, si les réductions budgétaires annoncées se confirment, ces problèmes pourraient s’amplifier, laissant encore plus de foyers en marge d’une aide pourtant essentielle.

Manuel Domergue, de la Fondation Abbé Pierre, dénonce une décision injustifiable dans un contexte où les inégalités énergétiques persistent. Les associations de consommateurs rappellent que le chèque énergie est vital pour les foyers modestes face à des dépenses énergétiques incompressibles.
Le Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal) souligne que ce dispositif, bien qu’imparfait, joue un rôle central dans le maintien du pouvoir d’achat des ménages précaires. Réduire cette aide, selon eux, revient à aggraver leur précarité énergétique, sans pour autant proposer d’alternatives viables.

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