Christiane Taubira n’est jamais en panne d’inspiration lorsqu’il s’agit de moucher l’un de ses détracteurs de droite au sein de l’hémicycle.
Hier, c’est le député des Alpes Maritimes Eric Ciotti qui a fait les frais de la verve de Mme la ministre de la Justice, répondant à une question sur la justice des mineurs et sur ses divergences avec Manuel Valls.
Les allusions grivoises de Christiane Taubira dans l'hémicycle
« J'avoue que, malgré toutes ces années passées, vous conservez pour moi quelque chose de mystérieux, lance-t-elle, tout sourire, à Eric Ciotti. Je me demande si, lorsque vous affirmez certaines choses, vous y croyez vraiment. Si c'était du temps de ma fringante jeunesse, j'aurais supposé (ndlr : à son égard) un sentiment contrarié. » Constatant le succès de son allusion grivoise, jusque dans les rangs de l’opposition, Christiane Taubira conclut son intervention à propos de l’ordonnance de 1945 par une saillie à connotation carrément sexuelle : « Et vous vous livrez à un exercice solitaire lorsque vous prétendez qu'elle était efficace ».
Et si cela avait été un homme ?
Sans trop se masturber les méninges, on comprend que l’expression « exercice solitaire » n’a pas, elle non plus, été choisie au hasard… Depuis hier, la France entière se gondole en visionnant la vidéo de la Garde des Sceaux. Et pourtant. Que n’aurait-on dit si Laurent Fabius, par exemple, pour clouer le bec à une NKM ou une Valérie Pécresse l’apostrophant sur la politique étrangère de la France, avait lancé : « Si j’étais encore le fringant cavalier que je fus, je vous soupçonnerais, madame la députée, de fantasmer in petto, sur une chevauchée fantastique en ma compagnie » ?
Pas d'équivalent macho au féminin
Le chef de la diplomatie française aurait été incendié, à juste titre, par le microcosme politico-médiatique et sommé de présenter ses excuses. En revanche, quand Christiane Taubira, pourtant toujours prête à dénoncer les discriminations racistes ou sexistes dont elle s’affirme victime depuis des années, s’adonne à ce genre de plaisanteries douteuses, nul ne s’en offusque. C’est ainsi, le mot « macho » n’a pas d’équivalent au féminin.