Pour défendre l’euro numérique, qui a pour objectif de concurrencer les cryptomonnaies, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, n’a pas hésité à prendre pour exemple la mésaventure de son fils. En visite à Francfort devant des étudiants, vendredi 24 novembre 2023, elle a révélé que ce dernier n’avait pas suivi ses conseils et avait perdu une majeure partie de ses investissements en cryptomonnaies.
Cryptomonnaie : le fils de Lagarde perd tout, sa mère le tacle
Contre les cryptomonnaies, Christine Lagarde prend l'exemple de son fils
Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), a récemment partagé une anecdote personnelle révélatrice lors d'une intervention auprès d'étudiants à Francfort. Elle a évoqué les pertes substantielles subies par l'un de ses fils dans les cryptomonnaies, qui s'élèvent à 60 % de ses investissements. Malgré ses avertissements, le fils de la présidente de la BCE a choisi d'ignorer les conseils de sa mère : « Il m’a royalement ignoré, ce qui est son privilège, et il a perdu presque tout l’argent qu’il avait investi... Ce n’était pas beaucoup, mais il a tout perdu », a souligné Christine Lagarde devant des étudiants de Francfort, vendredi 24 novembre 2023.
Cet exemple illustre une nouvelle fois la position critique de Christine Lagarde envers les cryptomonnaies, qu'elle considère comme hautement spéculatives et associées à des activités illicites telles que le blanchiment d'argent. En 2021, elle avait déjà exprimé son inquiétude, déclarant que le Bitcoin est « un actif hautement spéculatif, qui a permis de faire des "affaires bizarres" et des activités de blanchiment d'argent totalement répréhensibles ».
L'euro numérique, concurrent des cryptos signé BCE
Face à la montée en puissance des cryptomonnaies et à la baisse de l'utilisation de l'argent liquide, la BCE a entamé la préparation d'un euro numérique, prévu pour 2026. Ce projet vise à offrir une alternative sécurisée, mais aussi bien plus réglementée, aux cryptomonnaies, qui selon Christine Lagarde « ne valent rien, ne reposent sur rien ». L'euro numérique se veut donc être un concurrent direct desdits cryptos. Il reprendra d'ailleurs plusieurs techniques utilisées par ces dernières telles que le virement instantané qui sera bientôt imposé aux banques européennes. Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE, a souligné que l'euro numérique « renforcerait l'efficacité des paiements européens et contribuerait à l'autonomie stratégique de l'Europe ». Contrairement aux cryptomonnaies, l'euro numérique serait un moyen de paiement officiel, non destiné à l'investissement ou à l'épargne.
À noter tout de même que la plupart des cryptomonnaies sont appuyées sur un livre blanc. Celui-ci décrit ce à quoi va servir la cryptomonnaie (santé, assurance, etc.) ce qui permet à l'intéressé d'être informé sur ces dernières tout en ayant une certaine liberté d'investissement par rapport aux institutions (exemple des investissements des banques qui ont internationalisé la crise de subprimes en 2008). Les cryptomonnaies sont en fin de compte assez proches de la bourse, à la différence qu'elles offrent davantage de liberté et d'indépendance pour les investisseurs, ce qui, ipso facto, déplait fortement aux institutions financières. L'euro numérique vise à reprendre le contrôle dans un domaine dans lequel les cryptomonnaies échappent par nature à la régulation traditionnelle. Il ne faut pas non plus faire fi d'un autre objectif de l'euro numérique qui est la disparition de l'argent liquide. Son avènement sera par conséquent synonyme d'un renforcement du contrôle des institutions financières, et ce, sur l'ensemble de nos dépenses...