Après avoir voté pendant un mois, souvent ensemble, des mesures irresponsables qui menaient le pays à un budget de faillite, l’extrême gauche et l’extrême droite ont décidé, en alliant leurs voix sur une motion de censure, d’engager la France dans une aventure sans issue.
Déclaration de Claude Malhuret contre le vote d’une motion de censure
Ils prétendent que ce vote est une simple péripétie, qu’il n’aura pas de grave conséquence. Ils mentent, et ils savent qu’ils mentent.
Ils vont plonger le pays dans l’inconnu, sans budget, sans gouvernement et sans majorité. Les premières victimes seront les classes populaires et les classes moyennes qu’ils prétendent défendre, tout comme les entreprises fragiles, les agriculteurs, les retraités. 400 000 foyers nouveaux paieront l’impôt sur le revenu, 17 millions d’autres verront celui qu’ils payent déjà augmenter. La hausse des taux d’intérêt rendra insoutenable la dette de l’Etat et plombera tous les acteurs économiques. Les investisseurs, qui avaient retrouvé confiance en la France, repartiront.
De la part de la France Insoumise, rien d’étonnant. Leur but depuis toujours est la chute du régime et de la démocratie. Cette motion de censure n’est que la suite logique de la bordélisation de l’Assemblée Nationale et du discrédit du Parlement qu’ils organisent depuis des années.
Pour le Rassemblement National, la farce de la dédiabolisation et des députés cravatés vient d’exploser en plein vol. Ils sont prêts à mettre le chaos dans le pays pour détourner l’attention de leurs turpitudes financières pour lesquelles leur patronne est menacée d’inéligibilité devant un tribunal. Il faut qu’ils n’aient aucune dignité pour s’apprêter à voter une motion de censure dont le texte les insulte copieusement.
Que les populistes mêlent leur voix une fois de plus n’est pas une surprise. Ils sont d’accord sur tellement de choses : la haine de l’Europe, de l’OTAN, de la démocratie, l’anti-américanisme, le soutien à tous les dictateurs, et chez nous l’obsession de saborder la Vᵉ République, toutes ses institutions et tous ses dirigeants.
La surprise, et même l’effarement, est de voir un parti jusqu’alors respectable, qui compte dans ses rangs un ancien président de la République, se prêter à ce scenario délétère. Depuis 2022 le PS n’est que l’ombre de lui-même. Pour le plat de lentilles de quelques circonscriptions, il a vendu son âme à une secte gauchiste qui a sombré depuis les massacres du 7 octobre dans l’antisémitisme et le soutien aux islamistes. Ses dirigeants s’apprêtent, contre l’avis d’une bonne partie de leurs adhérents, à plonger le pays dans une crise qui fera le malheur de tous les français et le bonheur de deux factions populistes qui les détestent.
Il ne leur reste que quelques heures pour se raviser et ne pas mêler leurs voix à une manœuvre dont les conséquences laisseront une tâche sur leur écharpe tricolore.
Chacun va devoir prendre ses responsabilités. Pour ma part, ma conviction est claire : dans la période de grande incertitude où nous vivons, entourés de dictateurs dans le monde, de régimes illibéraux en Europe et de l’imprévisibilité de l’Amérique, la France a besoin de stabilité et d’apaisement.
La question qui se pose aujourd’hui à l’ensemble des responsables politiques est simple : choisir entre les calculs de boutiquiers et l’intérêt général.
Cette motion de #censure est irresponsable.@ClaudeMalhuret pic.twitter.com/Rur5vhQAsy
— Indépendants Sénat (@Indep_Senat) December 3, 2024