À la surprise générale, le chef de l’Etat, François Hollande, a annoncé, jeudi 1er décembre, qu’il renonçait à se présenter à la présidentielle de 2017. Une annonce qui a fait beaucoup réagir, certains saluant son courage, d’autre dénonçant un clair aveu d’échec.
La gauche salue le courage du président
François Hollande n’a finalement pas souhaité participer à la primaire. Il renonce. Il ne se présentera pas à sa propre succession. Une première dans l’histoire de la Ve République. « Aujourd’hui, je suis conscient des risques que ferait courir une démarche, la mienne, qui ne rassemblerait pas largement autour d’elle », a-t-il lancé, la voix grave, lors de son allocution dans le 20 heures de France 2.
Sans surprise, cette annonce a fait réagir un grand nombre de personnalités politiques. Parmi elle, le Premier ministre Manuel Valls, qui avait fait connaître ses ambitions dans un entretien au JDD, dimanche 27 décembre. « C’est un choix difficile, mûri, grave », a-t-il estimé dans un communiqué adressé à l’AFP. « C’est le choix d’un homme d’État. Je veux dire à François Hollande mon émotion, mon respect, ma fidélité et mon affection. »
De son côté, Benoît Hamon, qui a annoncé qu’il participerai à la primaire de la gauche, a estimé que ce renoncement rendait la victoire de la gauche envisageable : « La gauche est mal en point mais elle n’est pas démolie. » « Le président de la République avec élégance, hauteur de vue, sens de la France et non sans émotion, a décidé de protéger son bilan », a souligné Jean-Christophe Cambadélis, Premier secrétaire du Parti socialiste.
« C’est une décision difficile à exprimer », a commenté, à son tour Emmanuel Macron, ancien ministre de l’Economie et candidat à la présidentielle. « Compte tenu du contexte, c’est une décision courageuse. Je suis très sensible au message du président de la République. Prendre cette décision n’est pas neutre, quelle que soit son impopularité actuelle. »
La droite est plus sévère
A droite, les réactions ont été bien différentes. La plupart des personnalités politiques ont assimilé ce renoncement à un immense aveu d’échec. « Ce soir, le président de la République admet, avec lucidité, que son échec patent lui interdit d’aller plus loin », a estimé François Fillon, candidat de la droite. « Ce quinquennat s’achève dans la pagaille politique et la déliquescence du pouvoir. Plus que jamais, l’alternance et le redressement de la France doivent être bâtis sur des bases solides : celle de la vérité sans laquelle il n’y a pas de confiance des Français et celle de l’action courageuse seule en mesure d’obtenir des résultats. »
« C'est la décision la plus lucide de son quinquennat », a lancé sans pincettes Nathalie Kosciusko-Morizet, députée LR de l’Essonne. « Hollande renonce : il rentre dans l’Histoire, par la petite porte », fustige à son tour Bruno Retailleau, président du conseil régional Pays de la Loire, et proche de François Fillon.
Quant à Marine Le Pen, elle a vu dans ce renoncement la « marque l’échec très lourd du quinquennat ». Un avis partagé par Jean-Luc Mélenchon qui a déploré « un énorme aveu d’échec ».
Est-ce courageux de renoncer au suicide ou juste sage ? Toute la question est là...