Ce lundi 30 décembre 2024, une annonce qui fera sans doute grincer des dents les plus sceptiques : comme le rapporte France Info, l’enquête sur la gestion de la pandémie de Covid-19 par le gouvernement français est officiellement close.
Covid-19 : n’en déplaise aux complotistes, pas de procès pour le gouvernement
La Cour de justice de la République (CJR) a décidé qu’aucune mise en examen ne serait retenue contre Agnès Buzyn, ministre de la Santé au début de la crise, son successeur Olivier Véran, ni l’ancien Premier ministre Édouard Philippe.
Gestion du covid-19 : les ministres échappent au procès
Pénurie de masques, décisions tardives pour activer le centre de crise, maintien des élections municipales de mai 2020, gestion, communication... Depuis le début de cette enquête lancée en mars 2020, les accusations à l'encontre de trois ministres en exercice pendant la crise sanitaire de Covid-19 se sont multipliées : Agnès Buzyn, ministre de la Santé au début de la pandémie, son successeur Olivier Véran, et Édouard Philippe, alors Premier ministre.
Selon les premières conclusions de la Cour de Justice de la République (CJR) rapportées par France Info, aucun de ces reproches n’est jugé suffisant pour engager des poursuites. À noter par ailleurs que, comme le soulignent nos confrères, les trois anciens ministres ont vu leur statut évoluer au sein de l'enquête, passant à celui de témoins assistés, ce qui les écarte ainsi de toute responsabilité pénale directe. Résultat : l’issue logique semble être un non-lieu dans les mois à venir.
Une justice impartiale ?
Malgré les nombreuses critiques émises à l’époque, notamment sur l’impréparation et les choix stratégiques du gouvernement, la justice considère que ces décisions relevaient davantage du contexte d’urgence et non d’une volonté délibérée de nuire. Olivier Véran et Édouard Philippe étaient notamment ciblés par l’enquête : tous deux avaient été accusés d’avoir maintenu les élections municipales de mai 2020 ou encore d’avoir tardé à reconnaître l’importance du port du masque. Quoi qu'il en soit, et malgré des décisions et des communications parfois contradictoires d'un jour à l'autre, aucun des trois ministres ne sera mis en examen pour leur gestion de la crise de la Covid-19.
Un dénouement qui ne manquera pas d'alimenter les soupçons d'une indulgence judiciaire envers les responsables politiques et de l'absence de responsabilité dans les sphères gouvernementales. Cela est d’autant plus significatif que la CJR, créée en 1993, est la seule juridiction habilitée à juger les ministres pour des actes accomplis dans l’exercice de leurs fonctions. C'est en effet la CJR qui a relaxé Laurent Fabius, en 1999, Premier ministre à l'époque, pour l'affaire du sang contaminé, ainsi que Georgina Dufoix, alors ministre des Affaires sociales et de la Solidarité nationale.