Le ministre de la Santé, Olivier Véran a présenté mercredi 23 septembre, les nouvelles mesures restrictives pour faire face au regain du virus covid-19. Des mesures qui ont fait l'effet d'une bombe pour beaucoup.
Une nouvelle carte colorée et des mesures drastiques pour contrer le virus
Olivier Véran a présenté, mercredi 23 septembre 2020, la nouvelle cartographie de l'épidémie en France. Une carte accompagnée de nouvelles restrictions. Parmi les nouveautés, trois nouveaux critères d'identification avec des mesures particulières pour chaque territoire. La « zone d'alerte », qui concerne 69 départements avec un taux d'incidence de plus de 50 cas positifs pour 100.000 habitants. Dans ces territoires, les fêtes privées -comme les mariages- doivent se tenir en petit comité, c'est-à-dire moins de 30 personnes. Les préfets auront aussi pour mission d'adapter les mesures.
Les « zones d'alerte renforcée », dans lesquelles le taux d'incidence est supérieur à 150 cas positifs pour 100.000 habitants dans la population, avec l'ajout d'un taux d'incidence de plus de 50 cas pour les plus de 65 ans. Parmi les territoires concernés, on trouve Paris, Bordeaux ou encore Rennes. Les mesures y sont encore plus restrictives. Fermetures des salles de sport, interdiction des fêtes étudiantes, des grands événements et des rassemblements de plus de dix personnes dans l'espace public. Les bars devront également être fermés à 22h.
La métropole d'Aix-Marseille et la Guadeloupe sont quant à elles placées en zone « d'alerte maximale ». Un taux d'incidence qui est supérieur à 150 cas positifs pour 100.000 habitants et pour les plus de 65 ans, un taux de plus de 100 cas pour 100.000 personnes. Il faut également que le taux d'admis en service de réanimation pour cause de Covid-19 atteigne 30%. Pour ces zones, en plus des mesures de restriction des rassemblements des autres zones, les bars et restaurants seront fermés dès samedi 26 septembre 2020, ainsi que tous les lieux accueillant du public sans un protocole sanitaire strict.
Des annonces désastreuses pour l'économie des restaurateurs
Les annonces du ministre de la Santé n'ont pas manqué de faire réagir. Les élus ont été les premiers à monter au créneau, notamment ceux de la métropole d'Aix-Marseille. La maire écologiste de Marseille, Michèle Rubirola a fait part de sa colère sur Twitter : « J'apprends avec étonnement et colère une décision pour laquelle la mairie de Marseille n'a pas été consultée. Rien dans la situation sanitaire ne justifie cette annonce » .
De son côté, Renaud Muselier, le président LR du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, s'insurge face à ce « quasi-reconfinement ». « Cette punition collective est extrêmement dure pour l'économie de nos territoires ». La maire d'Aix-en-Provence n'a pas attendu pour se joindre à ce concert de critiques, avouant être « dans une colère monstre » mais aussi dans l'incompréhension la plus totale : « Nous avons cinq malades en réanimation et dix personnes hospitalisées dans toute la ville. (…) Le gouvernement est directement responsable de la grave crise économique qui s'annonce ». L'élue à ensuite clamé haut et fort : « Là, on dérape, moi je dis : ferme-là Véran ! La haute administration est en train de devenir folle ».
Les élus ne sont pourtant pas les seuls à être dans l'incompréhension. Les restaurateurs et les cafetiers sont également très remontés. Laurent Catz, qui possède plusieurs restaurants dans la métropole d'Aix-Marseille, confiait au Figaro : « Je ne sais pas comment réagir. On ne peut pas ignorer la situation sanitaire mais c'est quasiment un arrêt de mort pour la profession ». Durant la première vague de la crise sanitaire, les restaurants avaient subi une baisse de plus de la moitié de leur chiffre d'affaires.