Défense : Macron relance la filière de la poudre à Bergerac

Une nouvelle usine d'Eurenco à Bergerac

Dans une démarche visant à renforcer la souveraineté stratégique et la capacité défensive de la France, Emmanuel Macron a inauguré, ce jeudi 11 avril 2024, le projet de construction d'une nouvelle usine d'Eurenco à Bergerac. Pour rappel, Eurenco, créé en 2004 et qui est détenu à 100 % par l'État, n'est autre que le premier producteur de poudre et d'explosifs au niveau européen. Le choix de Bergerac n'est pas anodin. Il s'agit en effet du site historique de la production de poudre pour obus française, cette dernière ayant débuté en 1915 pour ensuite être délocalisée en Suède en 2007.

Avec un investissement de 500 millions d'euros et 76 millions d'euros de subventions de l'Union européenne, le Président vise à ce que le groupe français atteigne une production annuelle de 1.200 tonnes de poudre, soit l'équivalent de 500.000 charges modulaires par an. Eurenco, pour sa part, s'est engagé à décupler sa production, ce qui la ferait ainsi passer de 7.500 à 16.700 charges complètes mensuelles. La mise en service de la nouvelle usine du groupe d'armement français et les premiers envois vers l'Ukraine sont prévus pour le premier trimestre 2025.

Faire de la France un partenaire stratégique de premier ordre

À l'occasion de ses vœux aux Armées en janvier 2024, Emmanuel Macron n'avait pas hésité à mettre au ban les grands noms de l'industrie de la Défense français, déplorant leur « forme d’engourdissement satisfait » de ces dernières décennies. Avec le passage de la France à « une économie de guerre », pour reprendre les mots du Président, l'exécutif ne vise pas seulement à assurer la souveraineté stratégique du pays, ni à apporter un soutien accru à l'Ukraine, mais ambitionne aussi de faire de la France le premier partenaire stratégique des pays du Vieux Continent.

C'est la raison pour laquelle le Président a convoqué, à la suite de l'inauguration du chantier de l'usine d'Eurenco à Bergerac, les leaders de l'industrie de la Défense français, parmi lesquels figuraient notamment Dassault, Airbus, Nexter, Thales, MBDA et Naval Group. « Il faut produire plus et plus vite », a ainsi martelé le Président. La France doit « montrer à la Russie et à tous les autres qu'on est prêt », a ainsi justifié Emmanuel Macron.