Départ de X : les élus français et le CNRS en guerre contre Elon Musk

Alors que le réseau X, anciennement Twitter, cristallise les tensions politiques et sociales, des élus français annoncent leur retrait. Une nouvelle application, « Hello Quitte X », développée avec le soutien du CNRS, promet une transition sans douleur… aux frais du contribuable.

Adelaide Motte
Par Adélaïde Motte Publié le 22 janvier 2025 à 13h44
X

La gauche s'était promis que le 20 janvier 2025 ne marquerait pas uniquement le début du deuxième mandat de Donald Trump. Ce jour marque également une nouvelle vague de départs du réseau social X, anciennement Twitter. En France, plusieurs députés de gauche, ainsi qu’une application pilotée par le CNRS, « Hello Quitte X », encouragent cette initiative.

Les députés français qui quittent X : un acte politique

Depuis l’acquisition de Twitter par Elon Musk, les tensions autour de la plateforme se sont accrues. Toutefois, les conséquences concrètes sont minimes. En janvier 2025, seulement 38 députés sur 570 ont officiellement quitté X. Ces élus appartiennent majoritairement à des groupes politiques de gauche, tels que La France Insoumise et le Parti Socialiste.

Bien que certains élus, comme ceux de La France Insoumise, aient choisi de rester temporairement actifs sur X pour ne pas « laisser le terrain à une idéologie mortifère », ils encouragent néanmoins l’utilisation de réseaux alternatifs comme BlueSky, jugés plus sécurisés et respectueux des principes démocratiques. Cette stratégie collective illustre un acte de résistance politique face à une plateforme perçue comme un vecteur de désinformation et de polarisation.

Hello Quitte X : l'application qui accompagne le départ

L’application « Hello Quitte X » a été conçue avec le soutien du CNRS. Son nom fait un jeu de mots entre "Hello Kitty", une marque de jouets, bibelots et textile pour filles, et une expression mi-française mi-anglaise qui fait référence au départ des utilisateurs de X. Elle propose une solution pour migrer ses données et préserver ses réseaux sociaux lors d’un départ du réseau social.

Fonctionnalités principales :

FonctionnalitéDescription
Migration des contactsConservation et transfert des listes d’abonnés vers des réseaux alternatifs.
Suppression sécuriséeAssistance pour la suppression des comptes en respectant la réglementation RGPD.
Informations éducativesGuide sur les dangers des algorithmes de X et suggestions de plateformes alternatives.

Le CNRS : Un acteur scientifique ou politique ?

La participation du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) à ce projet interroge. Historiquement neutre, l’institution est financée par des fonds publics pour des projets de recherche scientifique. Le soutien à une application politiquement orientée, visant des groupes principalement affiliés à la gauche, a suscité de vives critiques.

Les défenseurs de cette initiative affirment que le CNRS joue ici un rôle éducatif indispensable pour sensibiliser les citoyens aux dangers des algorithmes de X et à l’influence des plateformes numériques sur la démocratie. Cependant, les critiques dénoncent une politisation inacceptable d’une institution publique, financée par des fonds des contribuables, pour promouvoir une démarche perçue comme partisane. Cette situation pose une question fondamentale : jusqu’où une institution scientifique peut-elle s’engager dans des initiatives sociopolitiques sans compromettre sa neutralité ?

Comment X est devenu inhospitalier pour la gauche

Depuis son acquisition par Elon Musk, la plateforme X est devenue la bête noire des élus et militants de gauche. Ainsi, le milliardaire a drastiquement réduit la censure dont se plaignait la droite. Avant que la plateforme ne soit rachetée, les comptes sautaient, les publications étaient supprimées ou invisibilisées. L'un des premiers gestes d'Elon Musk après son rachat de Twitter a notamment été de rétablir le compte de Donald Trump. Résultat, les profils de droite, n'étant plus censurés, peuvent s'exprimer, notamment sous les publications de la gauche, qui y voit parfois un cyber-harcèlement. La gauche pointe aussi la diffusion de ce qu'elle estime être de fausses informations.

Elon Musk a également mis en place les notes de communauté. Ces textes permettent à des utilisateurs vérifiés d'apporter une mise en contexte à des publications. Or, les publications de certains élus et militants, notamment écologistes, sont régulièrement invalidées par des notes de communauté qui pointent les erreurs des textes publiés. Lorsque Greenpeace a quitté X, il l'a fait après une succession de publications expliquant sa démarche et dénonçant le climatoscepticisme. L'une des publications a reçu une note de communauté.

Adelaide Motte

Diplômée en géopolitique, Adélaïde a travaillé comme chargée d'études dans un think-tank avant de rejoindre Economie Matin en 2023.

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