Le second tour des élections départementales et la lourde défaite qui en ressort pour la Gauche mettent chacune de ses composantes face à ses responsabilités.
La victoire de la Droite aura sans aucun doute – et vite – pour conséquences, dans de nombreux départements, un recul des solidarités sociales et une fuite en avant régressive pour donner des gages au Front national.
La Gauche doit reconstruire son unité
C’est déjà pour faire face à ces politiques territoriales nocives que les forces de Gauche devront reconstruire leur union et agir sur le terrain au plus près des habitants. Et cela, qu’elles se situent à la tête des collectivités territoriales ou en opposition à la Droite et à l’Extrême-droite locale. Mais, prendre ses responsabilités pour la Gauche, c’est aussi sans délai, en toute lucidité, tirer les enseignements politiques sans lesquels les prochains scrutins l’écarteront durablement et douloureusement des responsabilités. Il est impératif que la colère et les souffrances qu’ont exprimées les Français – dans les urnes et dans l’abstention – soient entendues et que des signaux forts soient donnés par l’Exécutif au plan social, économique et démocratique.
Un scrutin proportionnel pour éviter le tripartisme
C’est le sens de l’interpellation constructive que j’avais adressée, au nom du mouvement des progressistes, il y a trois mois, au Président de la République. Je préconisais, entre autres, au plan législatif, par exemple, de promouvoir une loi sur l’utilisation de l’argent public en faveur de l’emploi et la croissance ; un dispositif social et écologique d’incitation au développement durable et à la création d’emplois verts ; un engagement en faveur d’un réforme globale d’égalité fiscale et de lutte contre l’évasion fiscale ; ou encore, au plan institutionnel, pour écarter toutes nouvelles tripartitions, de mettre en place un mode de scrutin proportionnel permettant une représentation fidèle et juste du pluralisme.
Bannir tout hégémonisme au sein de la gauche
Notre mouvement des progressistes (mdP) s’est fondé sur la nécessité de dépassement d’une conception de la politique au service des appareils. Un système dont l’existence apparaît de plus en plus inutile aux yeux des citoyens, un obstacle à la vie démocratique et à mille lieues de leur vie quotidienne. C’est aussi cela que la Gauche, sa représentation et ses formations, doivent entendre aujourd’hui. La division de la Gauche vient de contribuer largement, à son détriment, au désastre électoral du dernier scrutin. Construire le rassemblement des forces de gauche, progressistes et écologistes, est donc un impératif. Et il ne peut se faire en écartant – a priori – telle ou telle de ses composantes. La Gauche, pour qu’elle soit efficace, et utile, doit reconstruire son unité dans le respect de chaque sensibilité en bannissant tout hégémonisme et pratiques d’un autre temps.
Pour ce qui le concerne, le mouvement des Progressistes (mdP) entend prendre sa place et toutes ses responsabilités et apporter sa pierre à la construction d’un nouveau pôle majoritaire qui répondra dans le respect de chaque sensibilité à la volonté de rassemblement qu’appellent les citoyennes et les citoyens attachés au progrès.