Je ne reconnais plus mon département, le Nord, et même mon arrondissement, celui de Cambrai. Dans le Cambrésis, terroir d’origine de Pierre Mauroy, qui y fut Conseiller général, il n’y a plus un Conseiller départemental socialiste. Les six élus sont de « droite ».
Une vague bleue dans le Nord-Pas-de-Calais
La vague bleue a tout recouvert. Dans mes rêves les plus fous, je n’avais jamais osé espérer une telle situation. Mais voilà, les arrondissements périphériques du Nord, les zones rurales (Cambrésis, Avesnois, Flandre intérieure) ont nourri longuement un sentiment d’abandon, avec la montée d’une colère sourde qui a emporté même des territoires de vieille tradition socialiste.
La colère contre les élus socialistes
La création de nouveaux cantons à deux têtes, à la géographie baroque cachant trop mal un découpage partisan éhonté, supprimant 7 cantons ruraux au profit d’espaces urbains qui n’attendent pas grand chose du Conseil départemental, ont achevé de désorienter et de braquer l’électorat. Au premier tour la colère s’est concentrée contre les élus sortants socialistes, au profit de la droite républicaine ou du Front national.
Le Nord est bleu
Au deuxième tour le manque de crédibilité des candidats FN, inexpérimentés, souvent ignorant des règles élémentaires de la gestion locale, est apparu au grand jour. Résultat : une vague bleu. Seul a survécu le socialisme des cantons urbains de Lille, de nuance « bobo » et 5 cantons communistes, derniers bastions d’un parti jadis révolutionnaire et maintenant réduit « aux acquêts». Le Nord est bleu. Mais les « bleus » auraient tort de s’endormir sur leurs lauriers. Car l’électorat a manifesté hautement qu’il a d’abord repris sa liberté.