Ils voulaient faire un coup d’éclat, montrer qu’ils avaient le courage de se rendre à Alep-Est pour soutenir les populations civiles. Ils ont été stoppés net dans leur initiative.
L'écologiste Cécile Duflot, le Républicain Hervé Mariton et le socialiste Patrick Mennucci voulaient apporter leur soutien aux civils d'Alep-Est, zone rebelle de la ville dans laquelle les civils sont pris au piège entre les bombes de l'armée syrienne et le tirs de l’opposition. « Cette délégation appelle à un cessez-le-feu immédiat et l'évacuation des civils de la ville d'Alep, sous le feu de l'armée russe et de celle de Bachar al-Assad », avait expliqué Cécile Duflot la veille de son départ.
Ils s’étaient donné pour objectif de « lancer un appel pour qu'une aide humanitaire soit apportée au plus vite et s'assurer que les civils innocents, dont femmes et enfants, qui souffrent de la famine, du froid et de l'absence de soins primordiaux, puissent être secourus. » Ce voyage était aussi l’occasion pour les parlementaires de raccompagner Brita Hagi Hassan, le maire d’Alep-Est, qui était en visite en France la semaine dernière et de mieux comprendre ce qui se passait sur place.
Bloqués à la frontière turco-syrienne
« Nous sommes venus de France pour dire que la seule indignation contre le crime d’humanité qui se déroule à Alep ne suffit plus », avait fait savoir Cécile Duflot, dans l’après-midi lors d’une conférence de presse à Gaziantep, en Turquie. Mais leur projet n’a pas pu aboutir. Les trois députés français ont en effet été bloqués à Kilis, une ville frontalière entre la Syrie et la Turquie. Ce serait les Turcs qui leur auraient interdit le passage prétextant des attaques chimiques.
En se rendant sur place ces trois députés voulaient convaincre les Russes et l’armée syrienne de l’importance de l’évacuation des civils : « Tous nos échanges nous montrent qu’une solution est possible pour les 100 000 civils de la ville », estimait l’écologiste. « Cette opération d’évacuation prendrait vingt-quatre heures, elle nécessite la mise en place d’un corridor humanitaire de 5 km et l’arrêt des bombardements pendant ce temps. Si la Russie s’y opposait, nous plaidons pour la mise sur pied d’une intervention de la coalition internationale pour sécuriser la mise en place de ce corridor. »