États-Unis : une agence qui traquait la désinformation voit son budget coupé, la faute à Trump ?

Une disparition qui fait parler. Aux États-Unis, une agence fédérale pourtant cruciale ferme ses portes. Les tensions politiques, les rivalités internationales et des accusations de censure en sont les raisons.

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Par Grégoire Hernandez Publié le 26 décembre 2024 à 11h00
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Dans les coulisses des jeux d’influence à Washington, une décision choque par son ampleur. La fermeture d’un organisme clé laisse planer un doute sur l’avenir de la lutte contre les manipulations informationnelles.

Un signal d’arrêt dans la lutte contre la désinformation

Le Global Engagement Center (GEC), cette agence méconnue du grand public, traquait sans relâche les campagnes d’ingérence étrangère. Créée en 2016, elle avait un rôle précis : contrer la désinformation provenant de puissances comme la Chine et la Russie. Ses rapports accusaient par exemple Pékin en 2022 de dépenser des milliards pour étouffer la liberté d'expression mondiale. Le Kremlin, de son côté, la qualifiait de « ministère de la Vérité », une référence à Orwell dans son roman 1984. Pourtant, avec un budget de 61 millions de dollars et une équipe de 120 personnes, le GEC restait modeste face à ces enjeux globaux.

Elon Musk, l'homme le plus riche au monde et désormais pilier du camp républicain, n’a jamais caché son hostilité envers l’agence. Début 2023, il qualifiait le GEC de « menace pour la démocratie », l’accusant de censurer les conservateurs américains. Ses critiques, amplifiées par certains élus républicains, ont pesé lourd dans la balance. Musk, très proche du nouveau président Donald Trump, joue un rôle clé dans une commission fédérale visant à réduire drastiquement les dépenses publiques. Selon lui, l’agence symbolisait les excès d’un État interventionniste.

Un choix lourd de conséquences du Congrès

Le couperet est tombé le 24 décembre 2024, lorsque le Congrès a supprimé le financement du GEC dans un ultime compromis budgétaire pour éviter un shutdown. Majoritaires à la Chambre des représentants, les républicains ont appuyé cette coupe, arguant d’un souci de transparence et de respect des libertés individuelles. Pourtant, les défenseurs de l’agence, dont son directeur James Rubin, alertaient sur les risques d’une telle fermeture. Le GEC, selon eux, représentait une barrière essentielle contre les ingérences étrangères, notamment dans le contexte de la guerre en Ukraine.

La disparition du GEC ne signifie pas la fin de la lutte contre la désinformation, mais elle envoie un signal fort, avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier 2025. Pour Elon Musk et ses alliés, c’est une victoire dans une croisade idéologique.

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