Donald Trump : une investiture 2025 à 239 millions, un record

Le 20 janvier 2025, Donald Trump a prêté serment pour entamer un second mandat présidentiel, devenant ainsi le premier président non consécutivement réélu depuis Grover Cleveland en 1893. Mais ce n’est pas seulement l’histoire politique américaine qu’il a bouleversée. En levant 239 millions de dollars (environ 223 millions d’euros) pour sa cérémonie d’investiture, il a pulvérisé tous les précédents records.

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By Stéphanie Haerts Published on 25 avril 2025 15h30
Donald Trump : une investiture 2025 à 239 millions, un record
Donald Trump : une investiture 2025 à 239 millions, un record - © PolitiqueMatin

Donald Trump, les dons et le vertige des grands mécènes

Ce montant dépasse largement les 61 millions de dollars recueillis par Joe Biden en 2021, ou encore les 107 millions de dollars atteints par Trump lui-même en 2017, lors de sa première entrée en fonction. Une question s’impose : pourquoi une telle déferlante financière pour un événement aussi formel et symbolique que l’investiture ? « Le président américain a recueilli le double de son précédent record, soit près de 107 millions de dollars, établi lors de sa première investiture en janvier 2017 », comme l'indique Le Parisien. Le Trump Vance Inaugural Committee, organe chargé de collecter les fonds pour l’investiture, a pu compter sur un aréopage de donateurs prestigieux. Amazon, McDonald’s, Microsoft, Meta, JP Morgan Chase, AirBnB : chacune de ces multinationales a versé au moins un million de dollars, selon les documents déposés auprès de la Commission électorale fédérale.

Plus saisissant encore, Sam Altman, PDG d’OpenAI, a lui aussi signé un chèque d’un million de dollars. De quoi nourrir les soupçons d’accointances entre la tech et le pouvoir politique. Lors de la cérémonie, les têtes les plus influentes de la technologie mondiale ont pris place au premier rang : Jeff Bezos, Elon Musk, Mark Zuckerberg, Sundar Pichai, Tim Cook. Selon certains commentateurs, la valeur cumulée de ces invités avoisinerait 1 000 milliards de dollars, soit l’équivalent du produit intérieur brut de la Suisse. Dans un pays où la symbolique du pouvoir n’a jamais été séparée de l’influence économique, cette investiture s’est transformée en démonstration de force financière.

Les coulisses d’un financement tentaculaire : entre légalité et zones d’ombre

Selon la législation américaine, tout don supérieur à 200 dollars doit être déclaré, et les ressortissants étrangers n’ont pas le droit de contribuer aux comités d’investiture. Pourtant, la multiplication des montants titanesques soulève des interrogations sur la transparence réelle de ces collectes.

Le chiffre annoncé de 239 millions de dollars ne tient même pas compte des 6 millions de dons remboursés, ce qui laisse planer un doute : combien d’entre eux posaient problème ? D’autant plus que l’investiture n’a pas vocation à durer plus qu’une journée. À quoi donc sont destinées ces sommes extravagantes ? Rémunération d’artistes, logistique de sécurité, décorum ? Ou bien, plus discrètement, consolidation d’un réseau de fidélités et de loyautés stratégiques pour le mandat à venir ?

Un événement devenu machine de guerre politique

À la veille de son second mandat, Donald Trump transforme l’investiture en vitrine idéologique et opérationnelle. En ciblant récemment la plateforme de financement ActBlue, utilisée par les démocrates, Donald Trump entend imposer un nouveau rapport de force dans la bataille des contributions. Il a signé, le 24 avril, un mémorandum présidentiel pour ouvrir une enquête sur les éventuelles contributions étrangères via ActBlue, dénonçant une infiltration démocrate qui permettrait des flux illégaux de capitaux politiques.

Cette manœuvre, largement critiquée par les démocrates comme une tentative d’affaiblir les dons populaires, révèle un contraste criant : d’un côté, une gauche appuyée sur de petits dons et des plateformes participatives ; de l’autre, un président surfant sur les millions de la haute finance et des magnats de la Silicon Valley.

Donald Trump, les dons et l’obsession du gigantisme

En quelques mois, Donald Trump a capté plus de financements pour son investiture que n’en récoltent certains candidats pour une présidentielle entière. Cette stratégie de démonstration, tout en excès et en ostentation, s’inscrit dans un style politique que l’ancien magnat de l’immobilier n’a jamais cherché à camoufler. Un détail souligne l’ampleur du phénomène : le total des dons cumulés pour cette investiture représente environ quatre fois le budget annuel de la Cour suprême des États-Unis.

Si certains y voient un symptôme inquiétant de la privatisation du pouvoir politique, d'autres applaudissent la capacité de Trump à mobiliser les élites économiques autour d’un projet de gouvernance conservatrice, protectionniste et résolument pro-business.

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Rédactrice finance

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