L’administration de Donald Trump a annoncé un nouvel acte de rupture avec les institutions internationales. Le président américain a signé un décret ordonnant le retrait des États-Unis du Conseil des droits de l’homme de l’ONU et mettant fin au financement de l’UNRWA, l’agence onusienne dédiée aux réfugiés palestiniens.
Donald Trump s’attaque désormais directement à l’ONU et le CDH
Le 4 février 2025, Donald Trump a signé un décret retirant officiellement les États-Unis du Conseil des droits de l’homme des Nations unies (CDH) et bloquant définitivement le financement de l’UNRWA, l’agence des Nations unies chargée de l’aide aux réfugiés palestiniens. Cette décision, prise dans un climat de tensions diplomatiques avec l’ONU, marque une nouvelle étape dans la politique de désengagement américain des institutions multilatérales.
Trump et l’ONU : une guerre ouverte ?
Depuis son premier mandat en 2017, Donald Trump s’est montré méfiant, voire hostile, à l’égard des grandes institutions internationales. Sa politique, centrée sur le nationalisme économique et diplomatique, a conduit à plusieurs ruptures avec des accords et organismes multilatéraux.
Instances de l’ONU visées par Trump | Raison avancée par l’administration américaine |
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Conseil des droits de l’homme (CDH) | Partialité contre Israël, inefficacité structurelle |
UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine) | Accusations de liens avec le Hamas, inefficacité et détournement de fonds |
UNESCO (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) | Position jugée hostile à Israël et inefficacité administrative |
Le retrait du CDH et le gel des financements à l’UNRWA ne sont donc pas des décisions isolées, mais s’inscrivent dans une stratégie plus large de défiance envers les institutions multilatérales, notamment celles jugées trop critiques envers Israël.
UNRWA : une cible de longue date pour Washington
L’UNRWA, créée en 1950, fournit des services essentiels à environ 5,7 millions de réfugiés palestiniens répartis entre Gaza, la Cisjordanie, la Jordanie, le Liban et la Syrie. Les États-Unis étaient historiquement le principal bailleur de fonds, contribuant jusqu’à 400 millions de dollars par an avant que Donald Trump ne suspende ce soutien en 2018, déjà sous prétexte d’une réforme nécessaire.
Pourquoi ce blocage définitif en 2025 ?
- Accusations d’infiltration par des membres du Hamas impliqués dans l’attaque du 7 octobre 2023 contre Israël.
- Pressions du gouvernement israélien, Benjamin Netanyahu qualifiant l’UNRWA de "façade humanitaire pour le terrorisme".
- Stratégie plus large visant à remettre en cause l’existence même du statut de réfugié palestinien.
Cette suppression de financement met en péril des programmes d’aide alimentaire, d’éducation et de santé dont dépendent des millions de Palestiniens. L’ONU, de son côté, a promis une enquête sur les accusations formulées contre certains employés de l’UNRWA, mais rejette l’idée d’un démantèlement de l’agence.
Une décision diplomatique explosive dans le pur style Trump
Les réactions internationales ne se sont pas fait attendre. Israël applaudit le geste, considérant le CDH comme un organe biaisé et inefficace et dénonçant l’UNRWA depuis des années. En revanche, plusieurs pays européens ainsi que les États arabes jugent cette décision irresponsable.
Quelles conséquences géopolitiques ?
- Détérioration des relations entre les États-Unis et l’ONU, l’instance multilatérale voyant son autorité de plus en plus contestée.
- Tensions croissantes avec les pays arabes, notamment la Jordanie et le Liban, qui accueillent des millions de réfugiés dépendant de l’UNRWA.
- Affaiblissement du rôle américain dans la diplomatie internationale, au profit d’autres acteurs comme la Chine ou l’Union européenne.
Cette politique de retrait pourrait avoir des conséquences durables sur le poids des États-Unis au sein des grandes négociations mondiales.
Le Conseil des droits de l’homme : une institution controversée
Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU (CDH), basé à Genève, est régulièrement accusé de partialité, notamment à cause de la place prépondérante accordée à la question israélo-palestinienne. Selon l’administration Trump, ce conseil "se focalise excessivement sur Israël" et "intègre des pays violant eux-mêmes les droits humains".
🔹 Pourquoi ce retrait maintenant ?
- L’administration Trump reproche au CDH d’avoir peu d’impact réel sur les violations des droits humains.
- De nombreux pays membres du CDH sont eux-mêmes accusés de violations graves (Chine, Arabie Saoudite…).
- Les États-Unis n’étaient pas membre votant, ce qui affaiblissait leur influence.
Mais ce retrait signifie que Washington renonce à utiliser cette tribune pour critiquer ses adversaires, notamment la Chine ou la Russie. Un choix qui pourrait affaiblir son poids diplomatique.
Vers un isolement croissant des États-Unis ?
Cette nouvelle série de retraits confirme que Donald Trump souhaite redéfinir les engagements internationaux des États-Unis. Mais cette politique a un prix.
Avantages pour l'administration Trump | Risques et inconvénients |
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Satisfaire l’électorat conservateur américain | Affaiblissement du rôle diplomatique des USA |
Renforcer le soutien d’Israël | Détérioration des relations avec les pays arabes |
Réduire les dépenses publiques | Risque de crise humanitaire pour les réfugiés palestiniens |
Diminuer l’influence des institutions internationales | Renforcement de la Chine et de la Russie sur la scène mondiale |
Cette approche "America First", déjà mise en œuvre lors du premier mandat de Donald Trump, divise profondément l’opinion. Si une partie des Américains applaudit la fin du "gaspillage dans des organisations inefficaces", d’autres y voient un dangereux affaiblissement du soft power américain.
Donald Trump : retrait stratégique ou repli sur soi ?
Avec ces décisions, Donald Trump confirme une stratégie de rupture avec les institutions multilatérales qu’il juge inutiles ou hostiles aux intérêts américains. Si ce choix séduit son électorat et certains alliés comme Israël, il affaiblit considérablement l’influence américaine sur la scène diplomatique mondiale.
En coupant les vivres à l’UNRWA et en tournant le dos au Conseil des droits de l’homme, les États-Unis prennent un risque majeur : voir d’autres puissances, notamment la Chine, occuper l’espace laissé vacant. De là à parler d’un repli américain sur la scène internationale ?