Nouveaux droits de douane : 50 pays contactent la Maison Blanche

L’administration Trump a affirmé, le 6 avril, que plus de cinquante États avaient pris l’initiative de contacter la Maison Blanche afin de discuter des nouveaux droits de douane imposés par Washington. En instaurant un tarif douanier universel de 10 % sur toutes les importations, l’exécutif américain s’est engagé sur un terrain glissant, provoquant une onde de choc diplomatique et commerciale. L’annonce a immédiatement redessiné les rapports de force mondiaux.

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Par Stéphanie Haerts Modifié le 7 avril 2025 à 15h32
Nouveaux droits de douane : 50 pays contactent la Maison Blanche
Nouveaux droits de douane : 50 pays contactent la Maison Blanche - © PolitiqueMatin

Droits de douane : plus de 50 pays prennent contact avec la Maison Blanche

À peine les nouvelles taxes entrées en vigueur, les premières requêtes de négociation ont afflué. « Plus de 50 pays ont approché le gouvernement au sujet d'une réduction de leurs barrières douanières, de leurs droits de douane et l'arrêt de leur manipulation de changes », a déclaré le ministre des Finances, Scott Bessent, dans une interview à NBC, le dimanche 6 avril. L'homme fort du Trésor américain a précisé, dans des propos partagés par 20 Minutes, que «  ce n’est pas le genre de chose que vous pouvez négocier en quelques jours ou quelques semaines  », prévenant ainsi que le bras de fer pourrait durer.

Le président Donald Trump, fidèle à sa stratégie du choc, a frappé fort et vite. Samedi 5 avril, tous les produits importés aux États-Unis se sont vus appliquer un taux uniforme de 10 %. Dès le mercredi suivant, ce taux devait grimper à 20 % pour l’Union européenne et 34 % pour la Chine. Objectif affiché : « punir les pratiques commerciales déloyales et restaurer la grandeur de l'industrie américaine ».

Donald Trump et les droits de douane : négociation ou ultimatum ?

Les réactions internationales n’ont pas tardé. Les marchés ont plongé et les monnaies refuge ont bondi. « Le monde tel qu'on le connaissait a disparu », a résumé, sans détour, Keir Starmer, Premier ministre britannique, dans des propos partagés par Franceinfo. Une réunion d’urgence des ministres européens du Commerce extérieur s’est tenue dès le lundi 7 avril à Luxembourg.

L’enjeu : définir « la réponse européenne aux États-Unis ». Pendant ce temps, Pékin annonçait ses propres mesures de rétorsion, et Hanoi réclamait un délai de 45 jours pour tenter d’ouvrir un couloir diplomatique. La réponse américaine ? « Il n’y aura pas de report », a tranché le ministre du Commerce, Howard Lutnick, en soulignant que les mesures entreraient en vigueur immédiatement.

Une stratégie qui divise : entre audace politique et imprudence économique

Si l’administration Trump revendique un combat légitime contre le « pillage » des ressources américaines, la méthode laisse perplexes nombre d’experts. D’après une analyse publiée par Reuters le 7 avril 2025, les nouvelles taxes pourraient ralentir la croissance de la zone euro de 0,5 à 1 point de pourcentage.

L’effet domino menace également l’Asie, où le Japon et la Corée du Sud ont, eux aussi, entamé des pourparlers pour éviter d’être pris dans la rafale douanière américaine. L’exécutif américain, de son côté, défend une posture de négociateur inflexible. «  Nous allons voir si ce qu’ils ont à proposer est crédible, parce qu’après 20, 30, 40, 50 ans de mauvais comportements, on ne peut pas repartir de zéro  », a martelé Scott Bessent, dans des propos rapportés par Franceinfo.

Le retour au protectionnisme : une reconfiguration brutale du commerce mondial

Derrière cette escalade se profile un bouleversement profond. En ciblant simultanément plusieurs puissances économiques, Washington fait imploser les règles du multilatéralisme commercial. Le silence de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), pour l’instant absente des négociations, souligne l'ampleur de la crise : c’est un modèle vieux de plusieurs décennies qui vacille.

Quant à Donald Trump, il semble déterminé à écrire une nouvelle page, en lettres capitales et en chiffres rouges. « Nous redessinons les cartes du commerce mondial. L’Amérique dicte ses conditions. Et quiconque refuse de s’aligner, paiera le prix fort  », a-t-il lancé depuis Washington lors d’un point presse tenu le 6 avril, relayé par plusieurs agences dont Bloomberg et Reuters.

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Rédactrice finance

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