David Cormand, secrétaire national d’Europe écologie-Les Verts et Yannick Jadot, candidat d’EELV à la présidentielle, ont envoyé une lettre aux militants pour leur annoncer qu’ils souhaitaient « construire un projet commun » avec Benoît Hamon.
La victoire de Benoît Hamon a été très bien accueillie par les écologistes qui reprochent toujours à François Hollande de s’être servis d’eux pour arriver au pouvoir de n’avoir pas fait grand-chose pour l’écologie au cours de son mandat. Benoît Hamon avait bien compris cette colère, lui qui expliquait pendant sa campagne, au site Reporterre : « Je le dis et je le répète pour que tout le monde comprenne bien : je ne serai plus socialiste sans être écologiste ». Et d’ajouter : « Je ne négocierai pas le bout de mon programme écolo ».
Pendant la campagne de la primaire Yannick Jadot avait également fait savoir que Benoît Hamon était le plus à même à défendre l’écologie : « Les autres sont d'accord sur le nucléaire, le diesel, Notre-Dame-des-Landes... Donc les autres sont quand même terriblement dans le vieux monde, ce monde qui veut plutôt défendre et financer l'économie du passé plutôt que d'investir dans le nouveau monde, et construire des ruptures. »
Les conditions d’un ralliement à Benoît Hamon
Le soir de sa victoire, le candidat socialiste à la présidence de la République a immédiatement tendu la main à Jean-Luc Mélenchon et aux écologistes. Si une alliance avec le candidat de La France insoumise risque d’être compliquée, les écologistes voient dans une alliance avec Benoît Hamon une opportunité inédite de peser à l’occasion des prochaines législatives.
C’est dans cette optique que David Cormand et Yannick Jadot ont envoyé une lettre à l’ensemble des militants écologistes dans laquelle ils expliquent vouloir « ouvrir le dialogue avec Benoît Hamon ». « Il y a urgence à dépasser les ego et les appareils politiques pour privilégier le projet de société et la dynamique collective », écrivent-ils.
Mais cet éventuel ralliement ne se fera pas à n’importe quelle condition. Benoît Hamon devra s’engager à inscrire dans son programme une « sortie définitive du nucléaire, programmée, progressive et créatrice d’emploi », une VIe République qui « généralise le scrutin proportionnel » et « une refondation de l’Europe émancipée des lobbies, délivrée du dogme austéritaire ». C’est comme si c’était fait...