Remettre l’exigence à l’école. En déplacement au collège Pierre-de-Ronsard (académie de Créteil), ce mardi 12 novembre 2024, la ministre de l’Éducation nationale a présenté les nouvelles mesures qui seront introduites dans le cadre de la réforme du collège et du lycée, présentant ainsi l’Acte II du choc des savoirs qui avait été initié par son prédécesseur et ex-Premier ministre, Gabriel Attal.
Éducation nationale : Anne Gennetet lance l’acte II du choc des savoirs
Réformes pour le collège : un brevet obligatoire et des « groupes de besoins »
Poursuivant la réforme amorcée par son prédécesseur, et face à une baisse de 3,5 % du taux de réussite au brevet des collèges en 2024 (soit 86,5 %), la ministre de l'Éducation nationale, Anne Genetet, a dévoilé les premières mesures de l'« act II du choc des savoirs ». L’une des annonces majeures de la ministre concerne l’obligation de réussite au brevet des collèges en classe de 3e pour accéder à la 2nd, dès juin 2027. Outre l'objectif de garantir le niveau des élèves pour passer au lycée, cette obligation vise aussi, pour reprendre les mots de la ministre, à « motiver » les jeunes élèves par un défi, et à les préparer à leur prochain diplôme, le BAC. Pour Anne Genetet, cette première mesure vise à « recentrer l'école sur les compétences essentielles », soit à assurer aux élèves un socle de compétences solide avant de passer au cycle secondaire. Les collégiens qui ne parviendraient pas à obtenir leur brevet auront deux options : s’orienter vers un CAP ou intégrer une « prépa seconde ». Cette dernière permettra aux élèves de passer au lycée en quatre ans au lieu de trois. Plus d'une centaine d'établissements couvrant toutes les académies sont actuellement en train de tester cette prépa seconde, précise encore la ministre.
En parallèle, les groupes de besoins, actuellement en place pour les classes de 6e et 5e, seront étendus à la 4ᵉ et 3ᵉ dès la prochaine rentrée de 2025. Ces groupes d’accompagnement, de petits effectifs, visent à aider les élèves en difficulté dans les matières fondamentales comme le français et les mathématiques. « Une heure par semaine, soit en maths, soit en français », sera ainsi mise en place dès 2025, a expliqué la ministre de l'Éducation nationale. Pour appuyer cette mesure, Anne Genetet a précisé que 1 500 postes d'enseignants supplémentaires seront créés. Le programme « Devoirs Faits » et les stages de réussite pour les collégiens seront également renforcés et porteront le nombre de bénéficiaires à 800 000 élèves, contre 400 000 aujourd'hui.
Réformes pour le lycée : une épreuve anticipée de mathématiques dès 2026
En réponse à la chute de niveau observée en mathématiques, cette matière fera l'objet d'une épreuve anticipée de dès la première générale et technologique (au lieu de la terminale) à compter de juin 2026. Inspirée de l’épreuve anticipée de français, cette mesure a pour but de « disposer d’un véritable baromètre des compétences en mathématiques et de s’assurer que les élèves atteignent un niveau satisfaisant », appuie Anne Genetet.
Objectif de cette épreuve : encourager un plus grand nombre d’élèves à choisir la spécialité mathématiques en terminale. Le ministère de l'Éducation nationale espère ainsi renforcer les compétences en mathématiques des lycéens et répondre aux attentes des filières académiques, mais aussi professionnelles, qui exigent un niveau élevé dans cette matière. Pour rappel, le classement PISA de 2023 indiquait que la France avait chuté à la 26ᵉ place en mathématiques et en sciences, et à la 29ᵉ place en lecture.