La Cour des comptes vient de dévoiler un rapport qui pointe du doigt des manquements significatifs dans la politique d’égalité hommes-femmes de l’État. Derrière les annonces et les fonds alloués, une véritable coordination et stratégie semblent faire défaut.
Egalité hommes-femmes : la Cour des comptes attaque l’exécutif
Égalité hommes-femmes : un éparpillement des objectifs
Selon la Cour des comptes, malgré le fait que l'égalité hommes-femmes ait été déclarée "grande cause du quinquennat" en 2017, le gouvernement n'a pas « traduit cette déclaration par la définition et la déclinaison d'une stratégie globale ». Il en résulte une collection de mesures et de documents qui n'ont pas été consolidés en une feuille de route unique, rendant difficile tout suivi régulier au niveau interministériel.
La Cour souligne que le service des droits des femmes et de l'égalité a dû parfois « se substituer aux ministères avec pour conséquence un éparpillement de ses missions ». Plutôt que de centraliser la gestion de cette politique, chaque ministère semble agir de sa propre initiative. Le résultat est une mise en œuvre des mesures décidées qui « résulte du bon vouloir de chaque ministère », sans coordination globale.
Une mobilisation inégale entre le secteur public et privé
D'après le rapport, seules deux thématiques ont fait l'objet d'un suivi rigoureux : la lutte contre les violences conjugales et l'égalité professionnelle. Mais même dans ces domaines, « les mesures ne sont pas fondées sur un diagnostic précis des situations et des besoins », affirme la Cour. La mise en œuvre s'opère donc sans des indicateurs de résultats clairs ou un calendrier de réalisation.
La Cour des comptes constate que dans le secteur public, l'égalité professionnelle a fait l'objet d'une « mobilisation collective forte », notamment par la conception de plans d'actions concrets. Mais le secteur privé semble plus focalisé sur les inégalités salariales, négligeant « les causes plus structurantes d'inégalités, comme la mixité des filières de formation ou des métiers ».
Le rapport de la Cour des comptes met en lumière le besoin urgent d'une stratégie d'ensemble pour aborder la question d'égalité hommes-femmes de façon efficace. La notion de "grande cause" nécessite une coordination et un suivi que l'État doit encore mettre en place pour traduire les ambitions en actions concrètes et mesurables.