Chers Amis, Comment sortira-t-on la France de l’ornière ? En trouvant le bon parti qui a les bonnes idées ? En faisant les alliances qui vont bien de manière à ce que la répartition des postes soit la première étape essentielle au renouveau ? Ou bien en renouvelant la classe politique de manière à libérer la créativité ?
Je parie sur la 3ème solution, celle des idées et des hommes.
Les partis politiques ne sont qu'un moyen
Voilà pourquoi, en bon gaulliste, je reste désespérément hermétique à tous les raisonnements qui attribuent à une étiquette politique des pouvoirs magiques. Les partis politiques ne sont pas une fin, mais un moyen. Ce sont des maisons vides. Je lis parfois en commentaires ceux qui « adoreraient » voter pour moi si seulement j’étais PS ou, plus souvent si je déménageais au FN. Et pourtant, je serais le même, avec les mêmes idées, et la même conception de la démocratie : la rencontre d’un homme et du peuple. Pas d’une étiquette et des électeurs : je ne suis pas une boîte de conserve dont on peut changer à sa guise la notice technique et la marque.
Cela les embête, ils m’aiment bien, ils seraient tellement plus à l’aise si je venais valider leur grille de lecture comme quoi les bons sont ici et les méchants en face. Je suis touché de leur affection, mais ils ont tort : la réalité des hommes est plus subtile et heureusement plus belle que celle-ci. La solution aux problèmes des Français n’est pas une simple piste alchimique. Depuis Uderzo et Goscinny, on sait que la potion magique, elle ne se fait pas tout seule : il faut un bon Panoramix.
Les joies de la démocratie moderne
Démocratie moderne : certains trouvent fabuleux qu’un inconnu puisse, en quelques jours, rafler 40% des suffrages sans faire campagne, sans connaître les gens, sans programme, devant ceux qui au jour le jour sont sur le terrain pour écouter les citoyens. Moi pas. Ils trouvent ça novateur. Moi pas. Ils trouvent cela normal et respectueux des électeurs. Moi pas. Je trouve cela déprimant pour ceux qui, en politique, font vivre « la valeur travail ». Ils y voient l’avant-veille de la grande turbulence salvatrice, le grand choc, la grande ripaille. Un peu comme les gens de droite qui votaient Mitterrand en 1981 pour voir ce qui arriverait. Moi j’y vois un désaveu profond du politique. Je pense qu’il est temps que les citoyens récompensent les élus qui bossent et sanctionnent les malhonnêtes et les profiteurs.
Si la démocratie de demain consiste en un concours médiatique pour lancer des marques politiques – un peu comme lorsque tout le monde achète, foule affamée de technologie et de design, l’iPhone parce que « tout le monde en a un », même si les performances techniques sont inférieures à un Samsung ou un BlackBerry -, alors peut-être que je n’ai rien à faire là. Je ne suis pas un objet design. Pour vivre, une démocratie n’a pas besoin d’une foule ou d’une houle, mais d’un peuple. Une foule est capable de s’emporter, de dévaster, de se répandre. Ce n’est pas un acteur politique. Un peuple, si.
La République est populaire, pas populiste
Ma République, la Vème, n’aime pas les partis, leurs alliances souterraines, une conception du gouvernement uniquement fondée sur les appareils. Elle n’aime pas la proportionnelle, car elle rend les partis tout-puissants. Elle fait primer l’homme. Elle équilibre le mandat avec la responsabilité. Elle respecte le peuple au lieu d’exciter sa souffrance. Elle se méfie de la foule qui écoute le démagogue. Elle est populaire, pas populiste.
Alors le défi du Vaucluse ce n’est PAS d’en faire un laboratoire pour trouver la potion magique avec l’étiquette qui va bien. Non, cela doit être une arène pour convaincre que non, tous les politiques ne sont pas des profiteurs et des corrompus, et que la démocratie peut faire émerger un personnel politique capable de résoudre les problèmes de ce pays. Chiche !