Il faut croire que certains ont peur de rien et surtout pas du ridicule. Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle d'"En Marche !", a critiqué vendredi 10 février François Fillon lui reprochant de ne pas avoir de projet.
Lors d'une conférence de presse à l’occasion d'un déplacement en Touraine, Emmanuel Macron a fait une sortie pour le moins remarquée. Il souhaitait commenter les sifflets intervenus au moment du discours d’introduction du sénateur Jean-Pierre Raffarin, à l’occasion d’un meeting de François Fillon, jeudi 9 février. Des sifflements qu’il a vivement critiqués : « Quand on rassemble des militants, des supporteurs sur des sifflets, on les rassemble pour son plus grand malheur. Il faut rassembler les gens sur un projet. »
Et d’ajouter sans sourciller : « Ce que je constate, c'est que monsieur Fillon n'a pas de projet, c'est d'ailleurs pour ça qu'il est dans l'invective permanente. »
Il est où le projet de Macron ?
L’attaque est pour le moins curieuse de la part d’un candidat à la présidentielle qui n’a toujours pas présenté l’intégralité de son programme aux électeurs. François Fillon avait justement critiqué Emmanuel Macron sur cette question. Selon lui le candidat d'"En Marche !" est un « cas d'école de l'illusionnisme politique », il incarnerait une « nouvelle forme de populisme mondain qui a inventé la campagne présidentielle sans programme présidentiel ».
François Fillon peut être largement critiqué, surtout après les dernières révélations de la presse, mais pourquoi choisir d’attaquer le candidat de la droite avec cet argument ? S’il est un candidat qui a un projet, c’est bien Fillon. Un projet qui ne fait pas consensus, même à droite, mais projet quand même. De nombreuses mesures ont d’ores et déjà été à l’origine de débats comme la suppression de 500 000 fonctionnaires, la baisse des charges pour les entreprises, la fin des 35 heures, la suppression de l’ISF ou encore le recul de l’âge de la retraite à 65 ans. On peut ne pas être d’accord mais on ne peut pas dire que ce projet n’existe pas.
Jeudi 10 février, Emmanuel Macron dévoilait le volet écologique de son programme. Il s'est dit opposé à l'exploitation des gaz de schiste et aux forages en mer et s'est engagé à nommer un « médiateur » dans le dossier Notre-Dame-des-Landes. Il a par ailleurs estimé qu’il était nécessaire d’avoir « une vraie stratégie sur la sortie des fossiles ». Pour avoir la suite du projet présidentiel de Macron, il faudra attendre début mars.