Emploi : La Manche veut attirer de nouveaux talents

La Manche : un marché de l’emploi structuré et résilient

La Manche affiche des résultats enviables : un taux de chômage de 5,3 %, parmi les plus bas de France, et une augmentation des offres d’emploi de 2,9 % en 2024, en contraste avec une baisse moyenne régionale de 4,4 %. Ce dynamisme repose sur une diversité sectorielle, notamment dans l’industrie, l’agroalimentaire et les énergies renouvelables, qui confèrent au département une résilience face aux fluctuations économiques nationales.

Les secteurs porteurs comprennent :

• L’industrie : Ce domaine représente 11 % des projets de recrutement pour 2025. Des entreprises comme Naval Group (118 postes), Orano La Hague (41 postes) et Lecapitaine (50 postes) recrutent pour des fonctions variées, des ingénieurs aux techniciens spécialisés.
• L’agroalimentaire : Des leaders tels qu’Agrial et Les Maîtres Laitiers du Cotentin offrent des opportunités dans la production, la logistique et la qualité alimentaire.
• L’énergie et la connectique : Le Cotentin est un pôle stratégique pour le nucléaire et les énergies renouvelables, attirant des talents techniques dans des entreprises comme EDF et Acome.

Cette diversité sectorielle s’accompagne d’un accent mis sur des contrats durables : 60 % des offres d’emploi en 2024 concernent des CDI ou des CDD de plus de six mois.

Une stratégie territoriale pour le recrutement et l’installation

Pour répondre à ces besoins en recrutement, la Manche déploie des politiques innovantes mêlant attractivité territoriale et accompagnement des nouveaux arrivants. Au cœur de cette démarche se trouve l’agence Attitude Manche, porteuse d’une campagne audacieuse intitulée « Et toi, tu attends quoi pour revenir ? ».

Objectif : mobiliser les expatriés et séduire les nouveaux talents

Avec 70 % des Manchois expatriés exprimant le souhait de revenir s’installer dans leur département d’origine, cette campagne s’adresse directement à ceux qui cherchent à concilier carrière épanouissante et cadre de vie équilibré. Des témoignages vidéos, diffusés sur les réseaux sociaux, mettent en lumière des parcours de retour réussis, soulignant les opportunités offertes par le territoire.

Le label « Employeur engagé pour le bien-vivre dans la Manche »

Prévu pour 2025, ce label vise à valoriser les entreprises locales investies dans la qualité de vie au travail. Il répond à une demande croissante des candidats pour des environnements professionnels alliant valeurs humaines et innovation.

Un service hospitalité sur-mesure

Pour garantir une intégration durable, le département propose un accompagnement personnalisé via un dispositif territorialisé. Recherche de logement, scolarisation des enfants, et conseils administratifs font partie des services offerts pour faciliter l’installation des nouveaux arrivants. Cette approche collaborative, impliquant collectivités locales et entreprises, renforce l’attractivité de la Manche.

Un modèle pour la réindustrialisation française

La Manche s’inscrit également dans une dynamique nationale de réindustrialisation, soutenue par une forte concentration d’emplois industriels (22 % des salariés en 2024, contre 12 % en moyenne nationale). Depuis 2013, l’emploi dans ce secteur a progressé de 20 %, témoignant d’un regain d’activité porté par l’innovation et l’adaptation aux défis contemporains, notamment la transition énergétique.

Des résultats concrets :

• Une spécialisation forte dans la métallurgie (42 % des emplois industriels), la carrosserie (16 %) et l’agroalimentaire (18 %).
• Une capacité d’exportation accrue grâce à des entreprises leaders, comme Lecapitaine, spécialisée dans les carrosseries frigorifiques, ou LM Wind Power, fabricant de pales d’éoliennes.

La Manche montre qu’un équilibre est possible entre développement économique et qualité de vie. En mobilisant ses forces économiques, sociales et humaines, ce département normand offre une feuille de route inspirante pour d’autres régions confrontées à des enjeux similaires.

La question est désormais posée : la Manche peut-elle devenir un modèle national pour l’attractivité territoriale et la gestion de l’emploi ? Si les résultats actuels sont un indicateur, la réponse semble clairement positive.