Vendredi 24 mars, la présidente du Front national, Marine Le Pen, a été reçu par Vladimir Poutine à Moscou. Mais en quoi cette rencontre est-elle importante ?
Marine Le Pen cherche à se forger une carrure internationale. Après avoir rencontré Idriss Déby, président de la République du Tchad, le 21 mars dernier, elle a été reçue par le président russe Vladimir Poutine. « Nous avons longuement évoqué la situation internationale et le terrorisme », a commenté la présidente du FN sur sa page Facebook. « Nous avons également échangé sur le sort des Chrétiens d'Orient, menacés chaque jour par les fondamentalistes islamistes ».
Développer nos relations bilatérales
De son côté, le président russe a tenu à rappeler que cette visite n’était en aucun cas le signe d’une éventuelle ingérence de la Russie dans l’élection présidentielle française. « Nous ne voulons en aucun cas avoir de l’influence sur les événements à venir, mais nous nous réservons le droit de communiquer avec les représentants de toutes les forces politiques du pays, comme le font nos partenaires européens ou des Etats-Unis », a expliqué Vladimir Poutine.
Il est « intéressant d’échanger avec vous sur la façon de développer nos relations bilatérales et la situation en Europe », a-t-il avancé à l’attention de Marine Le Pen. « Je sais que vous représentez un spectre politique européen qui se développe assez rapidement. » Selon Olivier Faye, journaliste du Monde spécialiste du FN, ce ne serait pas la première fois que le président russe et la candidate FN se rencontreraient. Deux autres rendez-vous, tenus secrets, auraient déjà été organisés.
Une carrure présidentielle pour Marine Le Pen
Marine le Pen s’est rendue à Moscou à l’invitation de Viatcheslav Volodine, président de la commission des affaires étrangères de la Douma, qui souhaitait la voir participer aux travaux de la commission notamment sur le sujet de la lutte contre le terrorisme et sur les questions liées à la coopération franco-russe. À l’occasion de leur rencontre, il lui a même offert une biographie russe de Marine Le Pen intitulée Le Retour de Jeanne d'Arc.
Les enjeux de cette rencontre sont très importants pour la candidate qui souhaite être considérée comme une interlocutrice de premier plan. Début mars, elle avait accepté de répondre aux questions d’Anderson Cooper sur CBS. « Quelle est votre admiration pour la Russie, pour Vladimir Poutine ? » avait demandé le journaliste. « Je ne suis pas une fan dans un concert de rock », avait-elle alors répondu. « Je suis une dirigeante politique d'une grande nation. Mon intérêt, c'est l'intérêt de la France ». À la question de savoir si la Russie représentait une menace pour l’Europe, elle avait lancé : « Je ne le crois pas du tout. Je crois que ceci est une vaste escroquerie. Je vais vous dire quel est le danger pour l'Europe. C'est de mener une guerre froide contre la Russie, pousser la Russie entre les mains de la Chine. Ça, c'est une menace sur l'Europe ».
Début janvier, elle s'était rendue à New York, dans la Trump Tower, après l'élection de Donald Trump, mais n’avait pas pu rencontrer le président.