Élections législatives : comment Éric Ciotti a fait exploser Les Républicains

L’annonce de trop d’Éric Ciotti

Dimanche soir, après les résultats des élections européennes et l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, Éric Ciotti était très clair. Les Républicains ne feront pas d’alliance, et encore moins avec la macronie, en vue des élections législatives à venir. Mais hier, sur le plateau du 13h de TF1, coup de théâtre : il annonce faire alliance avec le Rassemblement national. Une décision qui met immédiatement le feu aux poudres chez LR. Le très influent président du Sénat Gérard Larcher l’appelle aussitôt à la démission. Même son de cloche chez Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse ou encore Olivier Marleix.

Branle-bas de combat chez les chapeaux à plumes de la droite. Les Républicains n’ont jamais été aussi proches de l’implosion générale. Dans son annonce, Éric Ciotti annonce qu’il sera rejoint par plusieurs élus de la droite. À part le nom de Céline Imart, numéro 2 de la liste aux élections européennes, les autres ne sont pas encore connus. Hier soir, le patron du Rassemblement national, Jordan Bardella en a remis une couche. Il affirme que plusieurs dizaines de députés LR sortant seront sous la bannière RN lors des prochaines législatives, ou directement soutenus par le parti à la flamme.

À qui profite le crime ?

Cette annonce est une déflagration pour les héritiers du gaullisme. Pour le moment, aucune défection de haut rang n’est encore enregistrée. Cependant, Éric Ciotti vient de fragiliser un peu plus la droite. Preuve en est, plusieurs sénateurs ou députés moins connus prennent leur distance avec le parti. Par exemple, le député du Cantal, Vincent Descoeur claque carrément la porte. De son côté, Édouard Philippe espère en profiter. Le président d’Horizons « tend la main » aux déçus de LR qui souhaitent le rallier, lui l'ancien juppéiste.

Emmanuel Macron a décalé sa conférence de presse prévue juste après l’annonce d’Éric Ciotti, un signe. L’Élysée estime que tout se déroule comme prévu par le chef de l’État. Avec une campagne courte, les élus sont obligés de rapidement se positionner. Pour le moment, l’unité de LR tient mais tous demandent le retrait rapide d’Éric Ciotti. La publication de la liste des candidats soutenus ou encartés au RN est donc très attendue au centre comme à droite.