Dans un geste audacieux et semi-humoristique, le député Ugo Bernalicis a utilisé la musique pour exprimer son opposition à un projet de loi défendu par le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti.
Éric Dupond-Moretti critiqué en chanson à l’Assemblée : VIDÉO
Une chanson pour une cause
Le député de La France Insoumise, Ugo Bernalicis, a décidé de faire entendre sa voix d'une manière particulière. En plein examen du projet de loi de programmation de la Justice, il a entonné une chanson d'Isabelle Boulay, la compagne d'Éric Dupond-Moretti.
Le choix de la chanson n'était pas anodin. Bernalicis a repris les paroles du morceau pour défendre les greffiers, qui ont organisé un mouvement de grève nationale. "Regarde-moi, je ne sais plus comment aimer mon boulot de greffier", a-t-il chanté, reprenant le titre "Parle moi" de la chanteuse.
Pour soutenir les greffiers en grève, le député LFI Ugo Bernalicis reprend une chanson d'Isabelle Boulay, compagne d'Éric Dupond-Moretti, devant le ministre pic.twitter.com/ba8QjVJtfq
— BFMTV (@BFMTV) July 4, 2023
La réaction d'Éric Dupond-Moretti
La réaction d'Éric Dupond-Moretti ne s'est pas fait attendre. "Je savais que vous parliez mal, je savais que vous pensiez mal, je viens de découvrir que vous chantez mal", a commenté le ministre de la Justice.
Le député Rassemblement National Jean-Philippe Tanguy s'est emporté contre le député insoumis en parlant de "zadisme parlementaire", taxant par ailleurs La France Insoumise de "rejetons de Mai 68 en manque de vues sur TikTok". Le projet de loi présenté par Éric Dupond-Moretti prévoit une trajectoire de hausse du nombre de postes et du budget qui s'annonçait plutôt consensuelle, mais qui prend un tour polémique avec les émeutes urbaines.
Ce spectacle inattendu à l'Assemblée Nationale a suscité de nombreuses réactions, tant dans l'hémicycle que sur les réseaux sociaux. La démarche de Bernalicis, bien que teintée d'humour, souligne une réalité plus sombre : le malaise grandissant des greffiers face à leurs conditions de travail. Le choix de la chanson, interprétée par la compagne du ministre, a ajouté une touche personnelle à cette critique publique. Cette situation illustre la tension qui règne actuellement dans le monde judiciaire français, où les réformes proposées par Éric Dupond-Moretti sont au final loin de faire l'unanimité selon le contexte politique et la question du timing.