La menace envoyée au gouvernement italien par les djihadistes libyens de Daech est claire : "si vous engagez des forces armées en Libye, nous vous envoyons 500.000 migrants".
Et naturellement les belles âmes européennes sont déchirées parce qu’elles ne savent plus comment s’y prendre avec un ennemi qui avance et les menace. Comment faire le tri entre les vrais réfugiés que l’Europe veut continuer d’accueillir et les faux djihadistes qu’elle veut repousser ? S’ils sont mélangés faut-il tous les rejeter à la mer et leur interdire l’accès ? Faut-il couler les bateaux au large des côtes ? Dilemme …
Dis Papa, faire la guerre c’est vraiment tuer des gens ?
Livrer une guerre n’est plus dans les habitudes des européens. En février 1945, pour anéantir l’ennemi nazi, les alliés avaient bombardé Dresde sans scrupule avec de terribles bombes au phosphore, puis débarqué en juin 1944 pulvérisant des villes et ensevelissant des millions de civils sous des millions de tonnes de bombes. En août 1945, quand les japonais refusaient encore d’arrêter la guerre, les américains avaient balancé des bombes sur Hiroshima et Nagazaki… C’était l’horreur mais au moins cela avait mis un terme à la guerre qui s’était arrêtée net. Aujourd’hui ce qu’on appelle “le fascisme islamiste” frappe, tue, égorge et menace de submerger l’Europe dans une violence dont on commence à peine à avoir idée. Mais les dirigeants occidentaux sont tétanisés : adeptes du “zéro mort” (zéro dans leur propre camp évidemment) ils sont pétrifiés à l’idée de devoir conduire une guerre qui ne soit pas menée du haut du ciel et, le comble, une guerre qui puisse “tuer des civils”… Entre temps Daesh menace et avance…
”La Méditerrannée ne soit pas devenir un cimetière”
En novembre dernier, à Strasbourg, le pape François s’exprimant devant le Parlement européen et le Conseil de l’Europe avait dénonçé le style de vie “égoïste” des européens, caractérisé par une indifférence aux plus pauvres et une opulence désormais “insoutenable”. Le Saint-Père avait alors indiqué que les défis du monde contemporain imposaient l’accueil des migrants et lancé : "il est intolérable que la Méditerranée devienne un cimetière"… Demander aux européens de ne pas être “égoïstes” c’est évidemment leur demander d’être plus “généreux” et donc d’accueillir davantage de migrants ; demander aux européens de ne pas être “indifférents”, c’est évidemment leur demander de s’en occuper sur leurs propres territoires. Et lorsque le très Saint Père trouve “intolérable” – comme tout le monde évidemment — que la Méditerranée devienne un cimetière, c’est évidemment à leur accueil à Lampedusa qu’il fait allusion… Le problème est qu’il est devenu difficile de faire la différence entre un vrai réfugié et un faux terroriste.
Immigration : le minuscule petit trou de serrure de Lampedusa
Avant même que les djihadistes libyens de Daech ne profèrent leurs terribles menaces, il y avait déjà un problème dramatique d’accueil des “migrants”. C’est un problème difficile et douloureux qui peut rapidement vous faire passer pour un monstre. J’ai des amis qui sont comme le Pape : le cœur sur la main, toujours prêts à accueillir toute la misère humaine (surtout quand elle est loin de chez eux). Et — évidemment — ils me font passer pour un horrible individu qui refuserait de partager la détresse du monde et d’ouvrir sa porte à son prochain dans la détresse : celui qui, justement, vient frapper à la porte de Lampedusa après avoir traversé la méditerrannée dans des conditions épouvantables et inhumaines. Comment ne pas l’accueillir en effet ?
Ce tout petit trou de serrure, c’est la porte par laquelle les migrants arrivent en Italie avant de se propager dans toute l’Europe. Pour comprendre l’ampleur du problème démographique qu’il y a derrière ce petit trou de serrure, il faut regarder cette carte ahurissante où — pour donner une idée des proportions — les pays sont reconstitués dans l’Afrique elle-même. Et donc, voilà ce qu’il y a derrière le tout petit trou de serrure de Lampedusa… Regardez bien la carte, et surtout la petite tache verte qui est l’Italie : vous ne voyez pas le minuscule petit point de Lampédusa ? Oh, comme c’est dommage, c’est justement par cette petite porte que rentrent tous les migrants.
Si vous ouvrez la porte de Lampédusa, c’est toute l’Afrique qui viendra frapper à la porte et rentrera. C’est un choix évidemment – on peut l’accepter ou le refuser – mais il faut être conscient des risques et surtout des proportions qui se calculent en millions d’hommes. Heureusement que mes généreux amis (qui essayent de me donner mauvaise conscience) ont des logements très spacieux pour accueillir tous les migrants Libyens, Irakiens, Syriens etc… Et que les appartements pontificaux à Saint-Pierre de Rome sont assez vastes : le Pape va en effet devoir se serrer sérieusement avec ses cardinaux pour accueillir tous ses frères d’Afrique… Encore une fois je ne fais pas de la morale : je regarde seulement les chiffres et la démographie. Et aussi l’état calamiteux des économies et des sociétés européennes qui croulent déjà sous le chômage et la crise…
Mais les djihadistes de Daesh me direz-vous. On doit bien pouvoir trier les bons migrants des méchants terroristes ? Eh bien justement, pour une fois je vous laisse juge de la réponse appropriée. La menace envoyée au gouvernement italien et à l’Europe par les djihadistes libyens de Daech est en tout cas claire : «si vous engagez des forces armées en Libye, nous vous envoyons 500.000 migrants». Il va falloir que les dirigeants européens se décident !