Lundi 4 juillet, Agnès Saal, qui avait été condamnée à trois mois de prison avec sursis, a fait son retour au ministère de la Culture. Une information qui n’a pas fini de faire polémique.
Une République exemplaire ?
« Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »
Rien n’aurait changé depuis cette époque dépeinte avec talent par Jean de la Fontaine ? On apprenait, le 4 juillet, dans les colonnes du Monde, que l'ancienne présidente de l'Institut national de l'audiovisuel (INA), Agnès Saal, avait regagné le ministère de la Culture. N’avait-elle pas été condamnée à trois mois de prison avec sursis et à une double amende pour avoir facturé à l'INA près de 24 000 € de frais de taxis personnels en 2014-2015, et également près de 24 000 € de taxis au Centre Georges-Pompidou, dont elle était directrice générale en 2013-2014 ? Si, si.
Où est-elle cette « République exemplaire » promise par François Hollande en 2012 ? Début janvier, le chef de l’Etat l'avait exclue par décret pour deux ans de la fonction publique, dont six mois ferme. Ces six mois étant passés, elle est revenue. Ce n’est pas plus compliqué que cela.
Agnès Saal retrouve son poste
Promue au rang d'officier de la légion d'honneur le 1er janvier 2015, Agnès Saal va donc retrouver son poste qui consiste à piloter la double démarche de labellisation « égalité professionnelle » et « diversité » engagée par le ministère de la Culture. Et ses collègues ne semblent pas comprendre la polémique que suscite une telle réintégration. « C’est une mission plutôt cohérente avec ses engagements antérieurs », a-t-on expliqué à nos confrères du Monde.
« Dans quelle entreprise un salarié qui a volé la société à hauteur de 40 000 €, condamné, retrouverait-il son bureau après six mois de mise au piquet ? » s’est interrogé Pascal Praud, dans son édito, mardi 5 juillet sur RTL. « Les hauts fonctionnaires en France ont tous les droits, ils jouissent d'une impunité quasi-totale ». Et d’ajouter : « Quelle dignité pour le service public, quelle image pour le ministère de la Culture, et quel exemple pour nous les Français ! » Il ne sera pas le seul à dresser un tel constat...