En coulisses, les chiffres s’accumulent et les seuils tombent. En 2025, la France pourrait enregistrer un record absolu de faillites. En cause : une mécanique économique grippée, que ni les aides passées ni les discours présents ne semblent pouvoir enrayer.
Faillites : le gouvernement n’arrive pas à endiguer l’hécatombe
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Published on 29 avril 2025 11h10
Le discours officiel promettait une stabilisation. Mais la réalité économique s’écrit dans les prétoires et les tribunaux de commerce. Sous la surface, les signaux virent au rouge et les prévisions s’emballent. L’exécutif, lui, regarde passer la tempête.
2 % de hausse des défaillances d'entreprises : un signal faible mais trompeur
Les défaillances d'entreprises ont progressé de 2 % au premier trimestre 2025 par rapport à la même période de 2024, selon les dernières données publiées par Allianz Trade. Une variation modérée au premier regard, surtout comparée aux +9 % du dernier trimestre 2024 et aux +17 % du troisième trimestre. Allianz Trade note même "un infléchissement graduel au fil des trimestres" ("Les nouvelles procédures collectives sont néanmoins en baisse de 1,2 % par rapport au quatrième trimestre 2024"). Pourtant, l’analyse fine révèle une tout autre histoire : "ce ralentissement n'empêche pas un haut niveau de sinistralité et la perspective reste celle d'un chiffre durablement élevé".
La situation pourrait basculer sous l’effet de facteurs géopolitiques majeurs. Maxime Lemerle, responsable de la recherche défaillances chez Allianz, avertit : "Les défis auxquels font face les entreprises restent nombreux : faiblesse du cycle conjoncturel, fin/remboursement des aides, reprise des assignations par les services fiscaux et sociaux, incertitudes géopolitiques". Le risque d'une guerre commerciale encore plus importante, déclenchée par les États-Unis, pourrait propulser le nombre de faillites "au-dessus de 68 000 pour 2025", au-delà des prévisions initiales de 67 500. Ce scénario, jugé désormais crédible par Allianz Trade, ferait tomber un nouveau record historique et confirmerait la vulnérabilité du tissu entrepreneurial.
Aucun secteur épargné : la sinistralité gagne du terrain
Tous les secteurs sont touchés, sans exception. À fin mars 2025, les entreprises en difficulté représentaient un chiffre d'affaires cumulé de 33,7 milliards d’euros (+6 % sur un an) et un passif fournisseurs de 6,4 milliards d’euros (+11 %). Les secteurs les plus impactés ? Le transport et entreposage (+23 %), la construction (+19 %), et l'information/communication (+17 %). La construction concentre à elle seule 22 % des faillites avec une hausse de 2 298 entreprises défaillantes. Même le transport affiche un nombre de faillites supérieur de 56 % à la moyenne 2010-2019, soulignant une fragilité inquiétante dans la logistique et l'approvisionnement.
Derrière les apparences d’un ralentissement des faillites, les tensions structurelles restent lourdes. Les aides publiques s’effacent, les trésoreries se contractent, et les marchés restent plombés par l'incertitude internationale. Dans ce contexte, le moindre choc externe, comme une nouvelle montée des tarifs douaniers par les États-Unis ou une contraction brutale de la demande mondiale, pourrait agir comme un détonateur. Les prévisions d’Allianz Trade ne laisse plus de place au doute : 2025 sera une année de casse industrielle.
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