La Finlande est secouée par une grève d’ampleur. Près de 300 000 travailleurs s’opposent à un projet de réforme du travail controversé. Vols annulés, transports publics à l’arrêt, l’économie nationale est touchée.
Finlande : rare grève générale sur fond de réforme du travail
Finlande : le pays est paralysé par cette grève
Depuis le 1ᵉʳ février 2024, la Finlande vit au rythme d'une grève historique. Environ 300 000 travailleurs, à l'appel de plusieurs syndicats, protestent contre la réforme du travail proposée par le gouvernement de Petteri Orpo. Ce projet vise à modifier les conventions collectives, restreindre le droit de grève, réduire les allocations-chômage et introduire un jour de carence en cas d'arrêt maladie. La grève, touchant divers secteurs, paralyse notamment le transport aérien et public (métro, tramway, bus), les écoles, les crèches et les services de santé. Plus de 550 vols ont été annulés, affectant plus de 60 000 passagers.
L'économie finlandaise pourrait, elle aussi, être perturbée, avec un ralentissement à prévoir de l'énergie, de l'industrie, des commerces de détails ou encore des restaurants. Depuis son arrivée au pouvoir en avril 2023, le gouvernement conservateur finlandais de Petteri Orpo fait face à sa deuxième grande crise sociale. En septembre 2023, le syndicat SAK a organisé une série de grèves et de manifestations sur trois semaines pour protester contre les mesures d'austérité du gouvernement, dans un contexte où le taux de chômage était de 6,9 %.
Une réforme qui menace le droit des travailleurs
Les réformes proposées menacent la sécurité de l'emploi et les droits des travailleurs. Markku Sippola, maître de conférences en Sciences sociales à l'université d'Helsinki, exprime ses inquiétudes à l'AFP : « Elles affaibliront la position des employés en termes de sécurité de l'emploi, de protection contre les licenciements injustifiés et de droit de grève. » Ces changements pourraient éroder le modèle social généreux de la Finlande.
La grève a un coût économique considérable, estimé à 360 millions d'euros. Elle révèle aussi des tensions sociales profondes. Les syndicats, comme la SAK, soulignent que les réformes du gouvernement Orpo pourraient aggraver les inégalités sociales, en particulier pour les employés à faible revenu. La mobilisation vise à montrer au gouvernement l'ampleur de l'opposition à ces réformes.