Face à Bourdin : Sandrine Rousseau se prononce sur l'affaire Bétharram, la santé mentale et l'avenir du travail
Un dialogue politique intime et révélateur avec la co-fondatrice d'Europe Écologie Les Verts
Des questions pédagogiques et éthiques autour de l'affaire Bétharram
Sandrine Rousseau a récemment abordé l’affaire Bétharram lors d'un entretien avec Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio. Elle s'est montrée particulièrement critique vis-à-vis de François Bayrou, questionnant les valeurs du Premier ministre au vu de son implication dans cette affaire. "On est tous et toutes là. Non seulement pour vous soutenir mais aussi pour vous suppléer si vous n'êtes pas là.", a-t-elle déclaré à l'égard des victimes de violences.
Évoquant la pédagogie employée à l'intérieur de l'institution, elle a affirmé qu'elle "utilise une forme de violence" tout en soulignant qu‘il faut différencier la violence physique des violences sexuelles qui ont un caractère spécifique. "La question, c'est 'quelles sont les valeurs de ce Premier ministre ?' Au nom de quoi il a envoyé ses enfants là-bas ? Au nom de quoi a-t-il validé cette violence ? Au nom de quoi a-t-il subventionné cet établissement ?" a-t-elle lancé, appelant à une introspection éthique.
Une prise de position forte sur la santé mentale des enfants en France
En réponse à l'attaque au couteau récente à Nantes, Sandrine Rousseau demande une attention accrue sur l'état psychologique des enfants en France. Faisant référence à une mission d'information qu'elle a menée sur les urgences psychiatriques, elle dénonce l'état de la pédopsychiatrie qui fait face à une dégradation considérable. "Derrière les couteaux il faut voir les enfants, les enfants en France vont extrêmement mal. Le taux de suicide chez les jeunes femmes de 9 à 20 ans a augmenté de 570%", alerte-t-elle.
Elle attribue cette situation alarmante à plusieurs facteurs : les violences intrafamiliales et leur amplification durant le Covid-19, une certaine anxiété des enfants qui ne voient pas d'avenir et l'influence corrosive des réseaux sociaux. Elle insiste notamment sur la nécessité de réguler l'accès à TikTok, plateforme pouvant renforcer des idées sombres chez des utilisateurs déjà en difficulté psychologique.
L'avenir du travail et le développement économique en question
Invoquant le slogan électoral de Fabien Roussel pour 2027, Sandrine Rousseau remet en question la priorité accordée au travail dans la société actuelle. Déplorant une situation où "44% des salariés se disent en situation de souffrance psychique extrême", elle appelle à une mutation globale du monde du travail, prônant un équilibre entre temps de travail et temps de repos.
Enfin, l'écologiste tacle l'orientation actuelle de notre système économique, notamment l'industrie de l'aviation qu'elle considère comme une menace pour notre avenir. Pour elle, il faut que le système économique se remette en question et se réoriente vers des activités moins carbonées et plus intensives en main d'œuvre. "Ca fait partie des solutions qui sont sur la table, que l'État s'engage davantage." conclut-elle.
Le rôle de l'Etat et l'avenir d'Europe Écologie Les Verts
Alors que la France fait face à de nombreux défis, Sandrine Rousseau appelle à une réévaluation des priorités nationales. Estimant que l'accent mis sur la défense et l'aviation est démesuré, elle s'interroge sur le rôle de l'État dans le soutien de différents secteurs de l'économie.
L'avenir de son propre parti, Europe Écologie Les Verts, est également une question qui préoccupe Rousseau, qui trouve préoccupant le faible taux de participation au dernier Congrès. "Il y a eu 6 000 votants sur 200 000 sympathisants, ce qui est très faible." déclare-t-elle, signalant une dérive vers une personnification excessive du parti.
L'entretien complet est à réécouter sur Sud Radio