À quatre semaines des élections présidentielles, le candidat Les Républicains arrive en troisième position des intentions de vote au premier tour dans la quasi totalité des sondages d'opinion. Certains pensent qu'il est sous-estimé et qu'une partie de son électorat ne s'est pas encore prononcée. Bénéficiera-t-il réellement d'un vote caché ?
Le camp Fillon se croit défavorisé par les sondages
Avec 17,5 % des intentions de vote le 28 mars 2017, François Fillon arrive en troisième position derrière Emmanuel Macron (25 %) et Marine Le Pen (20 %). Une position révélée par un sondage Ifop le 28 mars, qui ne lui laisse aucune chance d'aborder le second tour. Malgré tout, le candidat Les Républicains continue de se dire certain de gagner cette élection présidentielle. Mais derrière cette affirmation se cache un autre constat : certains votes LR ne seraient pas comptabilisés dans les sondages.
Les entreprises de sondages contestent naturellement cette affirmation, puisqu'ils travaillent en respectant des quotas représentatifs de la population française. Et pourtant... La plupart des sondages se font sur internet et via les réseaux sociaux et ne touchent donc pas les personnes âgées. Or, les membres du troisième âge forment une bonne partie de l'électorat de François Fillon. Elles seraient donc oubliées des sondages. D'autres part, à cause des affaires qui le poursuivent, certains interrogés n'oseraient pas avouer aux sondeurs leur volonté de voter pour François Fillon. « C’est quand même compliqué pour les gens de répondre à une question directe après deux mois où François Fillon reçoit des torrents de boue sur la tête sans cesse », a expliqué Valérie Boyer, députée LR des Bouches-du-Rhône, jeudi après-midi sur BFMTV.
Retrouver les électeurs dispersés
Un seul institut de sondage donne François Fillon en première position lors du premier tour. Sur la période comprise entre le 14 et le 28 mars, la société Brand Analytics a annoncé le 28 mars le candidat LR à 23,6 %, soit 0,5 % devant Emmanuel Macron. Selon cette étude, après deux semaines de recul, François Fillon prend la première place. Ce sont des scores que l'on a en effet plus l'habitude de trouver pour la droite dite « classique ».
François Fillon a sans doute déçu et perdu une partie de son électorat depuis les élections pour la primaire de la droite en novembre 2016. Notons au passage, qu'à cette dernière élection, il n'a été pressenti pour gagner que quelques jours avant le scrutin. Il est possible alors que certains, partis rejoindre Emmanuel Macron ou Marine Le Pen, se rallient au dernier moment. Et s'il atteint le second tour contre Emmanuel Macron, alors tout n'est pas joué : « La moitié des sondés préférant aujourd’hui Emmanuel Macron n’est pas sûre de son choix. Et les candidatures du centre peuvent être parfois surestimées dans les enquêtes », termine Bruno Jeanbart, directeur général adjoint de OpinionWay.