Remercier la fidélité de ses amis quand on est au pouvoir c’est un grand classique. François Hollande qui avait promis une « République exemplaire » ne fait pas exception. Voyez plutôt.
Des nominations de proches du président
Magouilles politiques ? Stratégies électoralistes ? Il semblerait que le chef de l’Etat soit en train de récompenser ses proches en leur donnant des postes importants. Une manière de s’assurer de leur fidélité et de leur soutien pour la présidentielle. Ainsi, le député socialiste de Lille, Bernard Roman, devrait être nommé président de l'Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer), selon un communiqué de l'Élysée.
Mais ce n’est pas tout. Philippe Mauguin, directeur de cabinet du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, pourrait prendre la tête de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra). Lundi 11 juillet, les présidents des groupes LR et UDI de l'Assemblée et du Sénat ont fait savoir qu’ils s’opposaient à une telle nomination et ont demandé à François Hollande de la suspendre, dénonçant un « recasage » politique « inacceptable ».
François Hollande n’en est pas à son premier coup d’essai. Il y a quelques semaines, il avait proposé le nom de François Brottes, député socialiste de l'Isère, pour la présidence de RTE (réseau de transport d'électricité).
Une République exemplaire ?
Ces nominations permettent aussi au chef de l’Etat de placer ses pions en vue de 2017. S’il est nommé à la tête de l’Arafer, Bernard Roman libérera son siège de député à Lille, ce qui pourrait permettre à François Lamy, proche parmi les proches de Martine Aubry, de le récupérer en 2017. Une manière de faire taire une Martine Aubry très critique à l’égard de l’exécutif ?
Avant lui, Nicolas Sarkozy, qui avait déclaré en mars 2007 vouloir que « les nominations soient irréprochables », avait aussi recasé trois de ses conseillers à des postes d’ambassadeurs. Aujourd’hui l’opposition s’indigne mais quel crédit apporter à ces cris d'orfraie ? L’indignation ne semble avoir de sens en politique que lorsqu’elle sert des intérêts personnels ou de parti.