François Hollande le sait : ses chances d’être réélu en 2017 se jouent pour la plupart dans les quelques jours que nous traversons. Ce mois de février fait partie des étranges conjonctions astrales de l’Histoire !
La loi Macron ou la pesée des divisions à gauche
Pour être réélu en 2017, François Hollande devra faire le plein des voix à gauche. Face à la poussée du Front National, et du très plausible bon score de Marine Le Pen au premier tour, l’accès au second tour se vendra chèrement. Pour le candidat de droite (Nicolas Sarkozy ? Alain Juppé ?) comme pour le candidat de la gauche institutionnelle, la moindre voix comptera pour éviter la mésaventure de Lionel Jospin en 2002.
Or… la loi Macron constitue un test tout à fait inattendu pour François Hollande. En sortant le 49-3 pour la faire adopter, le gouvernement prouve en effet que le social libéralisme est loin de rassembler les éléphants du parti. L’aveu de faiblesse de Manuel Valls face à l’obstacle prouve que la "gauche tradi" constitue une force d’opposition suffisante, qui pourrait se sentir pousser des ailes en 2017.
Plus grave, dans l’hypothèse à peine croyable où la motion de censure déposée par l’UMP prospérerait, la légitimité de François Hollande serait définitivement écornée, et la gauche serait confrontée à une forme d’implosion. Même si François Hollande se présentait en 2017, il traînerait derrière lui la casserole d’une métamorphose réformiste ratée. Et sa capacité à rassembler laisserait vraiment songeur…
La crise grecque, dont la France est absente, prend mauvaise tournure
Pour que François Hollande ait une chance en 2017, il doit aussi remettre la France sur la voie de la création d’emplois. Personne n’a de solution miraculeuse pour y parvenir, mais chacun sait comment ne pas y arriver à coup sûr : la crise économique, la déflation, la stagnation de l’activité ne permettront pas de recréer de l’emploi.
Or l’Europe commence à comprendre que l’élection de Tsipras en Grèce n’est pas qu’une mode qui agiterait une sorte de fashion week politique. Contrairement aux aberrantes déclarations d’un Moscovici qui fait preuve, à Bruxelles, de la même cécité qu’à Paris, Syriza est une épine dans le pied de l’Union, et probablement un facteur majeur de crise systémique. Nous en saurons plus vendredi.
Si les états-majors européens n’y mettent pas un peu plus de forme, Tsipras risque bel et bien de se comporter avec l’euro comme un martyr de Dieu dans un marché pakistanais ! Sûr de perdre la partie, il pourrait tout à fait capable d’actionner le détonateur et d’emporter avec lui la monnaie unique dans une déflagration que l’Allemagne a bien tort de sous-estimer.
Dans cette hypothèse, l’économie mondiale aurait bien du mal à s’en remettre, et tout espoir de reprise à brève échéance serait compromis.
La folie ukrainienne, pire que la folie grecque ?
Un autre foyer de crise menace l’Europe et donc la France. L’Ukraine vit un effondrement économique foudroyant qui devrait l’amener au bord de la faillite dans les mois à venir. Nul ne sait quelle fuite en avant le dangereux Porochenko, abusivement présenté en France comme le dernier chantre de la démocratie avant la dictature russe, est capable d’imposer à l’Europe. Là encore, la France, qui est l’une des dernières puissances militaires d’Europe avec la Grande-Bretagne, n’a guère intérêt au pourrissement. Bref, c’est maintenant que tout se joue.