Dans leur livre Un président ne devrait pas dire ça… (Stock), Fabrice Lhomme et Gérard Davet révèlent que le chef de l’Etat a confessé avoir ordonné des exécutions ciblées. Une déclaration qui n’a pas manqué de faire polémique.
Quatre homicides ciblés de terroristes
Fabrice Lhomme et Gérard Davet semblent avoir achevé le président en publiant leur dernier livre. Chacune des déclarations révélées est décortiquée, analysée et critiquée chaque jour sur les plateaux de télévision ou à la radio par les commentateurs mais aussi par le personnel politique. Aujourd’hui c’est la révélation d'au moins quatre homicides ciblés de terroristes qui fait parler d’elle. « J'en ai décidé quatre au moins, mais d'autres présidents en ont décidé davantage », a fait savoir François Hollande.
Ce n’est pas tant le fond qui choque mais le fait qu’un chef d’État donne des précisions de cette importance à des journalistes qui publieront sans aucun doute cette déclaration. Certes cette pratique est illégale, selon les accords internationaux ratifiés par la France, mais qui peut être assez naïf pour penser que le président d’un État comme la France ne prenne pas, à l’occasion, la décision d’abattre un ennemi intérieur ? « On ne donne pas de permis de tuer », a d’ailleurs détaillé François Hollande. « On a une liste de noms de tous les gens qu'on a éliminés, ça, je l'ai dit, mais on ne fixe pas une liste de noms en disant : “voilà il faut les éliminer”. Si on les trouve, on les trouve. »
Le devoir de réserve du président
Ce que ses contradicteurs lui reprochent au fond c’est de n’avoir aucun filtre. « Je demande d'abord que le président de la République assume sa fonction - je crois qu'il est trop tard - de manière digne », a estimé Alain Juppé sur France 2. « Quand on est chef de l'État on ne tient pas des propos de ce type. Et il faut bien se mettre dans la tête que la transparence absolue, ça devient un danger pour la démocratie et pour la sécurité de nos démocraties. » Et d’ajouter : « Il est des situations où le secret est indispensable à l'exercice d'une haute fonction comme celle de chef de l'État. »
Un avis partagé par l’ancien candidat à l’élection présidentielle François Bayrou : « C'est une manière d'exposer sur la place publique ce qu'il y a de plus lourd dans la fonction présidentielle », a-t-il expliqué sur RTL. « Ça ne peut se faire qu'en conscience profonde et sûrement être étalé devant les médias. »