Cette question était le titre d’un film de 1970 où jouait Jean Yanne, l’un des acteurs les plus indépendants et les plus satiriques des dernières décennies. Ce film y dépeignait l’ennui du petit fonctionnaire gris et médiocre, distrait un temps par une "fiancée". François Hollande passait son bac cette année là.
Hollande, le "fiancé" de Gayet
L’actualité au détour d’un diner d’artistes à l’Elysée, copieusement arrosé au rhum des Antilles en ces temps de crise, nous apprend que le Président est appelé le "fiancé" de sa compagne. Ce terme de fiancé évoque la promesse, l’engagement. Comment ne pas le rapprocher du président, dont on connaît l’engagement par ses promesses de campagne. Le problème de savoir quelles promesses il tiendra est le sien, et celui du peuple français. Charles Pasqua n’avait-il pas rappelé le cynisme des politiciens contemporains à travers cette phrase : "les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent".
Plus on manque d'autorité, plus on a besoin de séduire
Entre le marin grec ou le pilote de ligne, deux modèles s’affrontent, entre cigale et fourmi. Quel est celui choisi par le "fiancé" ? Ce besoin de communiquer, de convaincre, est exactement l’opposé de ce qui constitue l’autorité. Plus on manque d’autorité, plus on a besoin de séduire ou de réprimer. Tant d’auteurs l’ont rappelé, de La Boétie à Pascal, de Machiavel à Thomas More, entre Hegel et Kojève. Le dernier épisode de la loi Macron en est un exemple cruel, entre séduction et répression toutes deux ratées.
La soupe de mesurettes du gouvernement
Voici des technocrates devenus des barbares. A force d’avoir vu les robinets verser de l’eau, ils se figurent qu’il suffit de planter un robinet dans un mur à coups de marteau pour qu’il en coule le précieux liquide. Tout l’appareil d’Etat est mobilisé pour nous présenter une sorte de soupe au ketchup de mesurettes de sous employés aux écritures, censées représenter un grand projet pour la France. Voici sans doute une raison de la réticence des Français à la réforme. C’est que nos dirigeants n’en donnent ni le sens ni la cohérence. Le bon sens populaire ressent bien ce manque de souffle de projet et ne peut donc adhérer à des changements de cap sans but ou sans maitrise.
Le marin grec embarque de navire en navire, esclave des armateurs enrichis. Le pilote de ligne calcule un cap et assure la sécurité de ses passagers.