En matière de retour de la croissance et de l’activité, les faisceaux d’indices constatés depuis plusieurs mois tendent désormais à muter en véritables signaux forts.
Tandis que le PIB français était dans un état de quasi stagnation depuis 2011, la hausse au 1er trimestre 2015 se fait assez sensible, à 0.4%. Dans le même temps, le pouvoir d’achat des ménages a progressé de 1% sur l’année 2014 et poursuivra sa hausse en 2015, à la faveur notamment de la diminution de l’impôt sur le revenu, décidée par le Gouvernement. Par ailleurs, la consommation des ménages, moteur traditionnel de l’activité économique française, a cru de 3% en 2014 contribuant, avec le CICE et le pacte de compétitivité, à redonner de la vigueur aux taux de marge des entreprises.
Investir pour croître, croître pour embaucher
Conscient de la nécessité de « transformer l’essai » et de traduire ces signaux positifs en création d’emplois, le Gouvernement Valls a, il y a une dizaine de jours, décidé de mettre à profit cette (toujours très légère, certes) embellie pour « mettre le paquet » sur l’investissement, privé comme public. 2.5 milliards d’euros seront, dès le mois en cours et pour les 5 années qui viennent, tout entier consacrés à cet outil majeur de création d’activité et d’emploi qu’est l’investissement. Une entreprise qui se remet à faire du chiffre se consolide et reprend confiance. Une entreprise qui investit sur l’avenir table sur une hausse de l’activité… Et de ses effectifs !
Ainsi, les investissements industriels réalisés entre le 15 avril 2015 et le 15 avril 2016 feront l’objet de réductions fiscales importantes. Jusqu’ici, les entreprises pouvaient déduire 100% de leurs investissements industriels de leur base d’imposition sur les sociétés. Avec cette mesure, ce taux passe à 140%, ce qui revient à diminuer l’impôt sur les sociétés pour les entreprises qui choisissent d’investir pour moderniser et développer l’outil de production.
Le BTP : prêt à (re)bondir
Autre volet sur lequel le Gouvernement agit pour favoriser l’emploi : le BTP. 30 000 postes environ ont été supprimés dans ce secteur depuis 8 ans et le récent accord intervenu le 9 avril entre le Gouvernement et les sociétés concessionnaires d’autoroutes est susceptible d’en créer 15 000 dans les prochains mois. En effet, en contrepartie d’un gel des tarifs des péages sur l’année 2015 (une bonne nouvelle autre pour le pouvoir d’achat), le Gouvernement a autorisé le lancement d’un vaste programme de travaux sur une vingtaine de sites autoroutiers, portant sur plus de 3 milliards d’euros d’argent privé. De plus, dans quelques semaines, le Gouvernement entrera en négociations avec les organisations représentatives (notamment l’association des Maires de France) pour faire en sorte que la TVA payée par les collectivités locales dans le cadre de leurs travaux publics leur soit remboursée dans des délais considérablement réduits, ceci devant permettre d’inciter les acteurs publics locaux à ne pas remettre à demain les chantiers qui nécessiteraient d’être lancés aujourd’hui.
PME – ETI : les principaux employeurs de France sont soutenus
Les principaux pourvoyeurs d’emplois en France ne sont bien entendu pas oubliés, loin s’en faut. Les PME et ETI, dont les projets et ambitions de développement tardent malheureusement, dans bien des cas, à susciter l’engouement des banques privées, pourront dorénavant compter plus fermement encore sur la Banque publique d’investissement (BPI). D’ici 2 ans, les capacités d’octroi de prêts de développement (dont le remboursement ne se fait qu’au bout de deux ans) seront augmentées de 2 milliards d’euros, passant de 6 à 8 milliards d’euros.
Le bout du tunnel n’est sans doute plus très loin et il ne tient qu’à nous de persévérer et d’y croire. D’ici là, 3 mots d’ordre : emploi, emploi et emploi !