Annoncés la semaine dernière par l’Elysée, des "compléments techniques" et quelques "ajustements politiques" seront apportés à la composition du Gouvernement à l’occasion du remaniement prévu pour le début de la semaine, au lendemain du second tour des législatives qui ont donné une majorité absolue au Président de la République.
Outre le possible ralliement de nouveaux poids lourds issus de la famille Les Républicains, quelques thèmes tels que le logement, la formation professionnelle, le tourisme, l’aide aux victimes, le développement international, la Francophonie ou encore les Anciens combattants reviennent avec insistance depuis plusieurs jours et devraient susciter la création de postes de secrétaires d’État ou de Haut-commissaire. Ce mouvement aura pour objet de combler les angles morts ministériels et de renforcer certains ministères, dont les titulaires ont réclamé la nomination de secrétaires d’État pour alléger leur charge de travail.
De nouveaux visages pour la coopération internationale et le tourisme
Ainsi, les noms de l’écrivain Erik Orsenna, proche de Jean-Yves Le Drian avec lequel il partage de longue date le gout de la mer et de la Bretagne, Jean-Michel Severino, ancien patron de l’Agence française de Développement, ou encore Jean-Marie Le Guen, sont fréquemment évoqués pour renforcer le Quai d’Orsay et veiller au portefeuille de la Coopération et du Développement international. Jean-Marie le Guen, qui occupait le poste dans le dernier gouvernement de Bernard Cazeneuve, pourrait être toutefois gêné par les révélations mettant en avant ses liens avec le Qatar.
Au logement, le nom de Florent Guegen, directeur général de la FNARS (réseau d’économie sociale) et ancien conseiller de Betrand Delanoë à la Mairie de Paris, est régulièrement cité ainsi que celui d’Astrid Panosyan, directrice générale chez Unibail-Rodamco, déjà citée à plusieurs reprises pour intégrer l’équipe gouvernementale.
Pour le portefeuille envié du Tourisme, Emmanuel Macron pourrait choisir de récompenser le sénateur juppéiste Jean-Baptiste Lemoyne, premier parlementaire LR à avoir rallié le mouvement En Marche à la fin de la primaire de la droite. Le nom de Christian Mantei, directeur général d’Atout France et acteur central du redressement de l’attractivité touristique francilienne après les attentats de 2015 et 2016, fait figure d’alternative sérieuse, ainsi que le Maire UDI de Deauville, Philippe Augier, auteur de plusieurs rapports sur le sujet et ex-mari de la ministre Modem Marielle de Sarnez.
Les Anciens combattants et les victimes pourraient avoir leur secrétaire d'État
Après la polémique suscitée par la disparition du secrétariat général à l’aide aux victimes, le Président de la République pourrait symboliquement décider de recréer ce poste auquel les associations de victimes sont attachées. L’ex-parlementaire PS des Hauts-de-Seine Sébastien Pietrasenta, qui ne se représentait pas, pourrait être en charge, ainsi que l’ex-secrétaire d’État Corine Lepage, soutien précoce d’Emmanuel Macron durant sa campagne présidentielle.
Pour le secrétariat d’État aux Anciens combattants, le nom de Serge Barcellini est le plus fréquemment cité. Le Président du Souvenir Français, figure bien connue du monde combattant, pourrait toutefois être gêné par l’affaire Kader Arif, dont il fut le conseiller spécial au ministère des Anciens combattants entre 2012 et 2014, et qui a déjà débouché sur trois mises en examen dans l’entourage de l’ex-ministre Hollandais. Lié à Arif, Barcellini pourrait être en effet prochainement entendu par le parquet national financier dans le cadre d’une affaire de délit de favoritisme et de détournement de fonds publics.
Pour poursuivre son entreprise de déstabilisation massive de la droite, Emmanuel Macron pourrait à présent débaucher de nouveaux poids lourds à droite, comme Jean-Pierre Raffarin ou encore Nathalie Kosciusko-Morizet qui, en dépit de sa défaite au second tour de l’élection législative, pourrait venir renforcer l’aile droite du dispositif En Marche.