Il est fort probable qu’il y ait une grève de grande ampleur des salariés de la SNCF pour la période de Noël. Les tensions au sein de l’organisme ont atteint leur paroxysme suite à l’appel de Sud Rail, le troisième syndicat de la SNCF, à ses homologues (CGT Cheminots, Unsa Ferroviaire, CFDT Cheminots) à se mobiliser contre des augmentations de salaires jugées insuffisantes.
La SNCF va-t-elle gâcher Noël avec une grève ?
Le syndicat Sud Rail fait planer une grève à la SNCF pour les vacances de Noël
L'élément déclencheur de cette possible grève des employés de la SNCF est la proposition de la direction lors de la table ronde sur les salaires qui s'est tenue le 8 novembre 2023. Celle-ci prévoit une augmentation de 4,6 % en moyenne et une prime de partage de la valeur de 400 euros en fin d'année. Cependant, cette offre ne satisfait pas les syndicats, dont Sud Rail, qui estime que la réalité est bien moins avantageuse. Julien Troccaz, secrétaire fédéral de Sud Rail, déclare : « En réalité, c'est 1,8 % d'augmentation générale, et ce n'est pas suffisant ! Nous courons en permanence derrière l'inflation. Tout augmente, et les cheminots ne s'en sortent pas ! » insiste-t-il auprès de nos confrères du Parisien.
Le syndicat Sud Rail demande une augmentation de 400 euros pour « tous les cheminots », une mesure chiffrée par le syndicat à un peu moins de 700 millions d'euros pour la SNCF. Julien Troccaz ajoute : « Quand nous voyons qu'elle réalise 2 milliards d'euros de bénéfices, et qu'elle reverse 1 milliard au fonds de concours (qui finance l'entretien du réseau ferroviaire), cela ne nous semble pas insurmontable. Notre revendication est légitime ! »
La SNCF maintient sa position
La direction de la SNCF, représentée par Philippe Bru, le nouveau DRH du Groupe SNCF, affirme de son côté que les cheminots ont déjà bénéficié d'une augmentation de « 12 % ces deux dernières années et entre 17 et 21 % sur trois ans » en ajoutant la proposition mise sur la table lors des dernières négociations annuelles obligatoires (NAO). Cette affirmation place les augmentations au-dessus de l'inflation cumulée, estimée selon la SNCF à « 13 % sur trois ans ».
Didier Mathis, secrétaire général de l'Unsa Ferroviaire, réfute ces chiffres, les qualifiant d'« éléments de langage faux et insupportables, qui visent à faire du cheminot bashing ».
Vers une grève inévitable ?
Pour l'instant, aucune date de mobilisation n'a été fixée, mais Sud Rail souhaite mettre la pression pour rouvrir les négociations avant la fin de l'année. Un responsable d'une autre organisation syndicale s'est confié auprès du Parisien : « Il paraît évident que les grands départs en vacances seront visés par des préavis, si on devait en arriver là. »
Une stratégie qui avait été gagnante pour l'année 2022. Plus de 200 000 voyageurs avaient été privés de train pendant les vacances de Noël à cause du mouvement social des contrôleurs