Quiconque naît sur le sol français peut devenir Français (si l'un de ses deux parents est lui-même Français, ou à sa majorité s'il a vécu cinq ans en France avant de faire sa demande). Mais pour Brice Hortefeux, bras droit de Nicolas Sarkozy et ex-ministre de l’Immigration, cela n’a que trop duré. Il l'explique dans une interview au Monde.
Une réforme très sensible
Aujourd’hui député européen, il se dit "clairement favorable à une modification du droit du sol". Récemment, Nicolas Sarkozy a reconnu qu’il envisagerait, s’il était élu président en 2017, de remettre en cause le droit du sol, alors même qu’il n’y avait pas touché pendant son mandat.
"Les conditions d’accès à la nationalité doivent être clairement revues, explique Brice Hortefeux. Pour le gouvernement, son acquisition est le départ d’un parcours d’intégration. Pour nous, ce doit être son aboutissement".
Parmi les pistes de réflexion qu’il suggère : "la suppression de l’automaticité de l’acquisition de la nationalité pour un enfant né sur le sol français de parents étrangers". Pourquoi ? Car "devenir français doit être le résultat d’une volonté et non d’une passivité".
Refuser la nationalité française aux délinquants
Autre mesure : le rétablissement du droit du sang dans des territoires d’outre-mer, comme Mayotte et La Réunion. Cette fois au motif que "les abus sont innombrables". A Mayotte par exemple, département français, des milliers de femmes enceintes débarquent chaque année sur l’île, en provenance des Comores, pays très pauvre, pour accoucher.
Dernière idée : "refuser la nationalité aux délinquants et aux enfants de clandestins", c’est-à-dire à ceux qui ont pénétré illégalement sur le territoire.
Pour autant, l’ami de toujours de l’ex-chef de l’Etat assure ne pas courir après les voix du Front National. Mais, argumente-t-il, "le rôle d’un homme d’Etat est précisément d’adapter ses réponses aux réalités de la société".
Cela fait plusieurs mois qu’il dit réfléchir au rétablissement du droit du sang pour obtenir la nationalité française.