Le gouvernement de Michel Barnier, renversé après une motion de censure, continue de faire parler de lui. Non pour ses actions, mais pour les indemnités de départ que vont toucher les ministres démissionnaires.
Censure : quelles indemnités vont toucher les ministres démissionnaires ?
Pas moins de 36 ministres formaient le gouvernement de Michel Barnier.
3 mois d'indemnités de traitement
Alors qu'Emmanuel Macron a annoncé qu'il allait nommer son prochain Premier ministre d'ici à jeudi 12 décembre 2024, les indemnités que percevront les membres du gouvernement démissionnaire suscitent de vive réactions. Conformément à l’ordonnance du 17 novembre 1958, modifiée en 2013, les 36 ministres démissionnaires du gouvernement Barnier vont percevoir des indemnités pouvant atteindre trois mois de leur traitement mensuel à condition qu'il ne travaille pas sur une période de cette même durée. Avec un salaire brut d’environ 10 136 euros par mois, cela représente une somme dépassant les 30 000 euros par personne.
Le coût total de ces indemnités pourrait excéder 1 million d’euros. Bien que ces avantages soient légaux, ils passent mal dans un contexte où les finances publiques sont sous pression. La courte durée de ce gouvernement – quelques semaines seulement – rend ces chiffres d’autant plus polémiques.
Relance du débat sur les privilèges politiques
Si ces indemnités sont justifiées par des raisons de sécurité liées aux fonctions des ministres, elles soulèvent néanmoins des questions sur la pertinence de ce dispositif. Michel Barnier, comme tout ancien Premier ministre, pourrait bénéficier d’un bureau, d’une équipe administrative, d'un chauffeur à vie ainsi que d'une garde rapprochée. Ces avantages, qui ne sont pas toujours justifiés pour la population ni pour une partie de la classe politique, en témoigne le vœu de l'ancien ministre de l'Intérieur du gouvernement Barnier, Bruno Retailleau de réformer ledit dispositif.
🔴 ALERTE INFO
Élisabeth Borne refuse de réduire les dépenses pour les anciens Premiers ministres, évoquant des risques liés à sa sécurité après des réformes impopulaires.
Imposer des sacrifices aux Français tout en s'assurant une protection...à leurs frais. pic.twitter.com/wKZCRstfxM
— Jon De Lorraine (@jon_delorraine) December 2, 2024
Et si Michel Barnier appelait lui aussi ses prédécesseurs à la « sobriété », certains d'entre eux, Élisabeth Borne en tête, refusent que ces indemnités soient diminuées. Une polémique lancée par l'ancienne Première ministre qui illustre une nouvelle fois la fracture entre les attentes des citoyens et les politiques. En période de restrictions budgétaires, le maintien de ces privilèges apparaît pour beaucoup comme l'image d’un système de plus en plus privilégié, et de moins en moins soumis à des obligations de résultat.